Maltraitances : alarme sur les dysfonctionnements de notre système de santé

Publié le 11 juin 2018 par Elise Jeanne
Parmi les 32 propositions de la CNCDH : « Créer des structures spécialisées adaptées à la prise en charge des personnes handicapées vieillissantes, avec un taux d’encadrement supérieur à celui des Ehpad. »

Selon la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNDCH), le système de santé français est devenu maltraitant. Du fait d’impératifs de rentabilité qui sévissent, notamment, dans les structures de soins. Les malades, dont ceux en situation de handicap, en font les frais.

Des maltraitances multiformes. Voilà ce qu’entrainent les dérives de notre système de santé. Parmi elles : humiliations quotidiennes, indisponibilité des traitements, dispositifs de soins non adaptés. Mais aussi manque d’écoute et d’orientation, non-respect des droits des patients et refus de soins.

Selon la CNCDH, ces maltraitances existent à toutes les étapes du parcours de soins. Et elles frappent davantage les personnes subissant discriminations et préjugés : celles en situation de handicap ou de précarité, âgées ou obèses, LGBT, étrangères, etc.

Patients, aidants et soignants en souffrent. Voilà ce que pointe la CNCDH dans un avis officialisé le 22 mai et intitulé “Agir contre les maltraitances dans le système de santé. Une nécessité pour les droits fondamentaux”.

« Maltraitances à l’hôpital et dans le médico-social. »

Les causes ? Le manque de moyens et de temps dont disposent les professionnels de santé. L’oubli de la dimension humaine du soin au profit de sa dimension scientifique, soumise à des impératifs d’efficience. Et donc peu compatible avec une prise en charge humaine et bienveillante.

Une situation qui s’illustre notamment dans les hôpitaux et les établissements médico-sociaux, nombreux à fonctionner sous tension et où se répand « une maltraitance institutionnelle ». Des structures de soins souvent inadaptées pour les personnes handicapées (inaccessibilité, absence de table d’examen adaptée… ). En outre, alors que l’aide d’un proche est vécue majoritairement comme une nécessité, ce soutien essentiel des aidants peine à être reconnu.

« Respecter le droit des personnes handicapées d’accéder aux soins. »

Afin de « remettre l’humain au cœur du soin et garantir les droits fondamentaux de toutes et tous », la CNCDH formule trente-deux propositions. Parmi elles : « Créer des structures spécialisées adaptées à la prise en charge des personnes handicapées vieillissantes, avec un taux d’encadrement supérieur à celui des Ehpad. » Ou encore : « Créer une commission paritaire patients-soignants en charge de la médiation et de la sanction des professionnels de santé impliqués dans les cas de manquement à l’éthique. »

Sans oublier la nécessité de « veiller au maillage territorial » des lieux de soins accessibles aux personnes en situation de handicap. Objectif : « Faire respecter leur droit à l’accès aux soins », soulager et accompagner les aidants. Plus largement, la CNCDH exhorte le gouvernement à mettre en place une « véritable démocratie sanitaire », ce qui suppose une réforme en profondeur de notre système de santé.

Revoir notre vidéo sur le problème de l’accès aux soins quand on a un handicap

Comment 1 commentaire

Autre cause de maltraitance, envers les soignants et qui retentit toubours sur le “plus faible” donc sur les malades, patients ou ilpatients, usagers ou usés aussi: les veroiillages administratatifs et ces règles aberrantes que l’on est OBLIGÉ de transgresser à nos RISQUES et PÉRILS pour respecter le libre choix des patients! La sacro sainte règle se contredit elle-même. Patients et soignants en font les frais. La toute puissance administrative induit la maltraitance car elle ne s’adapte pas à la créativité de terrain. La suspicion tue la sollicitude.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.