La France consacre 2 % de sa richesse aux personnes handicapées

Publié le 29 juin 2018 par Franck Seuret
Sur le podium des pays européens en matière de dépenses pour leur politique du handicap : le Danemark, la Suède et la Finlande.

Parmi les pays européens, la France est un élève tout juste moyen lorsque l’on compare la part du PIB que chaque pays affecte à sa politique du handicap. Le Danemark s’avère deux fois plus généreux.

2,10 € sur 100 €. Voilà la part des richesses produites en 2016 (2,1 % du PIB) que la France a consacré aux personnes handicapées cette année-là. Soit près de 46 milliards au total, selon les données que vient de rendre publiques la Drees, le service statistiques du ministère des Affaires sociales.

Un montant un peu plus élevé (+1,7 %) qu’en 2015. Pourquoi ? Essentiellement en raison de l’augmentation du nombre d’allocataires de l’AAH et de bénéficiaires de pensions et de rentes d’invalidité, liée, notamment, au recul de l’âge de la retraite. La hausse du nombre de bénéficiaires de la prestation de compensation du handicap y contribue également.

Un peu plus que le budget de la défense

45 milliards, c’est un peu plus que le budget de la défense. Mais pas assez pour couvrir les besoins. Comme le montre l’insuffisance de la compensation du handicap, le nombre de personnes sans solutions ou bien encore la relative faiblesse de l’allocation adulte handicapé.

Huit pays font mieux que la France

La comparaison internationale de la Drees montre d’ailleurs que la France ne fait pas partie des meilleurs élèves. En 2015, elle se situait tout juste au niveau de la moyenne de l’Union européenne à quinze. Huit pays faisaient mieux qu’elle.

Le Danemark, en tête du classement, y consacrait une part deux fois plus importante (4,1 % du PIB). Suivent la Suède (3,3 %), la Finlande (3,2 %) ou bien encore les Pays-Bas (2,8%). En revanche, elle faisait un peu mieux que le Portugal, l’Espagne ou l’Italie.

« On n’a pas à rougir », selon Sophie Cluzel

Et cela ne va guère changer. « On n’a pas à rougir de notre politique financière du handicap, expliquait Sophie Cluzel au micro de Radio Classique, fin avril. (…) En revanche, ce qu’il nous faut, c’est l’efficience de la politique publique. » Autrement dit, la secrétaire d’État chargée des personnes handicapées veut faire mieux avec les moyens actuels.

Comment ? En simplifiant les démarches administratives, par exemple, pour améliorer le fonctionnement des maisons départementales des personnes handicapées. Comme le propose le député Adrien Taquet dans un récent rapport. Ou bien encore en faisant évoluer les établissements pour les rendre plus inclusifs, comme le rappelle souvent Sophie Cluzel. Mais sans moyens supplémentaires, les droits des personnes handicapées continueront à être bafoués.

Que recouvrent ces chiffres ?

Le risque invalidité, au sens européen, correspond aux prestations des risques invalidité et accidents du travail-maladies professionnelles des comptes de la protection sociale. À savoir : allocation adulte handicapé, pensions d’invalidité, prestation de compensation du handicap, coût de l’accueil dans des établissements et services spécialisés, etc.

Pour mesurer le coût total de la politique du handicap, il faudrait y ajouter d’autres postes budgétaires. Par exemple, comme les auxiliaires de vie scolaire ou bien encore les exonérations fiscales et sociales accordées aux personnes en situation de handicap.

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