Mes frères, vibrato sur la force des liens familiaux

Publié le 4 juillet 2018 par Elise Jeanne
Peu à peu, la fraternité, la musique et la joie vont renaître dans les cœurs brisés et les corps meurtris des personnages de Mes frères. ©Florian Martin/Cinemersion

Ce mercredi, sort sur grand écran Mes frères de Bertrand Guerry. Un film sur les non-dits familiaux et la maladie de l’homme de pierre. Mais aussi un plaidoyer pour la vie, où le corps est plus important que les mots.

La famille et ses silences. L’amour et l’amitié. La musique et la danse. La joie de vivre et la liberté. Autant de thèmes chers au réalisateur Bertrand Guerry. Il les décline avec brio et justesse dans son premier long métrage qui sort au cinéma ce 4 juillet : Mes frères. Huis clos familial tourné dans le cadre magnifique de l’Île d’Yeu, il raconte l’histoire de deux frères, Rocco et Eddy. Ex-chanteurs de rock indé, ils élèvent ensemble Simon, le fils de Rocco et sont isolés à plus d’un titre.

Rocco (joué par le subjuguant David Arribe) est atteint de la maladie incurable de l’homme de pierre ou fibrodysplasie ossifiante progressive (Fop). Elle le paralyse chaque jour davantage. Eddy, lui, est plongé dans le mutisme suite à un traumatisme passé. Compliquées les choses pour ce trio plombé par un secret ! Un soir, Lola, la sœur de Rocco et Eddy, réapparaît dans leur vie… Et, comme par magie, la fraternité, la musique et la joie vont renaître dans ces cœurs brisés et ces corps meurtris.

Une histoire sur la famille, faite en famille

Fasciné par les liens familiaux, le réalisateur a basé son scénario « sur les liens forts, délicats et singuliers des fratries ». Sa volonté ? Exprimer « des choses sans dialogue mais avec le corps des acteurs ». Et d’expliquer : « Mon frère Joseph est danseur professionnel, chorégraphe. Les moments de danse dans le film sont des moments de grâce, de libération pour les personnages face aux non-dits, à la souffrance. (…) Je voulais montrer ça, les corps qui bougent, se libèrent, et celui de Rocco qui se durcit et l’enferme ».

Pour cette histoire de famille, il a embarqué… sa famille. Plus largement toute une bande. Frère, femme, enfants, amis proches et habitants de l’Île d’Yeu ont participé pleinement à transformer son rêve – faire un film – en réalité. Des inconnus aussi. Pour la distribution de son long métrage, un appel à financement participatif a ainsi été lancé via la plateforme Ulule.

Un film sensible et solidaire

Autre originalité : le projet de Bertrand Guerry est né de sa rencontre, en 2014, avec Alexandre, 4 ans, atteint de la Fop, à laquelle il a d’ailleurs consacré un documentaire. « J’ai choisi de parler de cette maladie rare dans mon film pour faire connaître cette cause. » La moitié des recettes sera ainsi reversée à l’association Fop France, pour faire avancer la recherche sur cette pathologie. cet engagement en dépit de moyens limités, a valu au film le label  “cinéma équitable”, lancé en 2013 à l’initiative de la société de distribution Wayna Pitch.

Pour couronner le tout, le site dédié à Mes frères se distingue car il ne se contente pas d’informations générales et éparses sur son écriture et son tournage. Conçu comme un journal de bord, tout y est raconté et partagé (anecdotes, témoignages, avis de spectateurs…). Une histoire de vécu, d’aventure humaine où la vie et la mort se côtoient sans pathos, les moments durs contrebalançant sans cesses les moments difficiles.

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