Élèves handicapés : les écoles maternelles ne jouent pas assez le jeu

Publié le 7 septembre 2018 par Franck Seuret
Même si l'âge de la scolarité obligatoire est fixé à 6 ans, l'inscription à l'école maternelle constitue un droit pour tous.

40 % des enfants de 3 ans en situation de handicap ne seraient pas scolarisés selon un récent rapport. La situation s’améliore en moyenne et grande sections de maternelle mais trop d’élèves ne sont accueillis qu’à temps partiel.

« Ce n’est pas gagné. » Pour Amandine M., l’école maternelle représente un combat. Sa fille Elona a fait sa rentrée lundi 3 septembre. Mais la directrice ne l’accepte que le matin. Elle envisage même de réduire sa présence à une ou deux heure(s) par jour. « Elle avance ne pas pouvoir faire plus car Elona n’est pas propre. Mais si ma fille est en retard sur la propreté, c’est à cause de son handicap. Les professionnels qui la suivent l’attestent. »

Scolarisation à mi-temps imposée

La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) lui a d’ailleurs accordé une auxiliaire de vie scolaire (AVS). Mais elle n’est pas encore là. Lorsqu’elle arrivera, elle n’assurera que douze heures d’accompagnement selon la prescription de la MDPH. « La directrice m’a déjà fait savoir qu’Elona ne sera donc accueillie qu’à mi-temps », explique Amandine M. Elle n’a pourtant pas le droit d’imposer un accueil à temps partiel.

2 000 enfants de 3 ans non scolarisés

L’école maternelle reste le maillon faible de la scolarisation des élèves en situation de handicap. Le récent rapport du Haut conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge (HCFEA) donne une idée de l’ampleur du problème. 40 % des 3 ans en situation de handicap – soit 2 000 enfants environ – ne seraient pas scolarisés. Ce pourcentage décroîtrait ensuite très vite de 6 % à 4 ans à 1 % à 6 ans.

À l’école, seulement un ou deux jour(s) par semaine

Mais « une proportion significative d’élèves en situation de handicap se rend à l’école seulement un ou deux jour(s) par semaine », note le HCFEA. En petite section, 60 % y vont à temps partiel ; 40 % en moyenne section et 25 % en grande section. Contre 10 % seulement en CP. De plus, les deux tiers de ces élèves à mi- ou quart-temps ne fréquentent aucun autre lieu éducatif (crèche, établissement spécialisé, etc.). Le rapport ne précise toutefois pas quand le temps partiel est imposé ou quand il est choisi par les parents, ce qui arrive fréquemment.

La maternelle, un droit pour tous

« J’ai le sentiment que l’école cherche avant tout à se débarrasser de ma fille, regrette Amandine M. Je ressens la pression pour que je la garde le plus possible avec moi. Et on me rappelle que la scolarisation n’est pas obligatoire avant 6 ans. »

Cet argument ne tient pas. L’inscription des enfants en maternelle est en effet de droit lorsque les parents en font la demande, conformément à l’article  L 113-1 du Code de l’éducation, comme le rappelle le Défenseur des droits. Les enseignants ne pourront bientôt plus s’en servir de prétexte. L’âge de la scolarité obligatoire va en effet être abaissé à 3 ans, dès la rentrée 2019.

110 000 enfants handicapés âgés de 0 à 6 ans

Selon l’Inserm, un peu moins de 1 % des enfants qui naissent en France, soit 7 000 par an, seraient porteurs d’une déficience sévère. En y ajoutant les déficiences modérément sévères, la prévalence du handicap de l’enfant atteindrait 2 % d’une classe d’âge. La France compterait donc 110 000 enfants âgés de 0 à 6 ans en situation de handicap sévère ou modérément sévère.

« Cette classification n’intègre pas le cas des enfants atteints de troubles de l’apprentissage, souligne le HCFEA. Ils n’ont pas de déficience intellectuelle et ne posent pas de problèmes de comportement. Mais ils éprouvent des difficultés pour apprendre à lire (dyslexie), à écrire (dyspraxie) ou à s’exprimer (dysphasie). » Ils représenteraient 7 % d’une classe d’âge.

Rentrée 2018 : avec ou sans AVS ? Parents d’enfants handicapés, participez à l’enquête menée par Autisme France, Egalited, TouPI et Info Droit Handicap. Vous avez jusqu’au 11 septembre. https://www.facebook.com/173998209638191/posts/688790931492247/

Comment 15 commentaires

La gestion d’un groupe de 30 enfants de petite section est extrêmement difficile et demande une attention particulière pour la sécurité soit assurée. L’accueil des enfants en situation de handicap doit se faire dans de bonnes conditions, ce n’est pas sur l’école qu’il faut taper mais sur la gouvernement. Si les effectifs étaient réduits et les avs formés et affectés aux enfants dès la rentrée, cela serait possible et fonctionnerait bien.

Bonjour, Madame
Je suis totalement d’accord avec vous!!!! la sécurité avant tout.
Accueillir un enfant dans de bonnes conditions est extrêmement important pour son bien être.
Cela ne fera que dégradé sa situation.
C’est le gouvernement qui nous donner les moyens, les structures, les locaux et enfin du personnel formé pouvoir accueillir ces enfants.
Peut être même faire comme en primaire CP à 12 effectifs.
Je pense qu on doit commencer par les maternelles pour prendre le problème dès le départ.
Merci

Je soutiens tout à fait ce commentaire. Je trouve aberrant dans cet article de parler de jouer le jeu les enfants ne sont pas des jeux et je pense qu’aucune Ecole neveu justement jouer à quel con que je avec ce sujet. Accueillir un enfant en situation de handicap demande non seulement une formation pour le professeur des écoles mais aussi pour les AVS. Chose qu’on a pas même si on demande. Nous sommes aussi démunis que les parents dans ce cas-là et pourtant sachez que qu’on aimerait nous aussi accueillir ces enfants dans nos classes au même titre que les autres. Ça serait une preuve de grande réussite d’intégration que de le faire. Mais accueillir un enfant en situation de handicap demander un aménagement et des compétences qui pour l’instant font défaut dans l’éducation nationale. Il faut pas faire n’importe quoi. Combien d’enfants sont justement dans les écoles mais détruits à cause du manque de connaissance.

Bonjour,
Il faut aussi prendre en compte le fait que nombre d enfants ne sont pas encore diagnostiqués, ou que nombre de parents sont dans le déni de la différence de leur enfant… C’est l enseignant qui le premier les aiguille, et qui est considéré comme le “vilain” de l affaire, celui qui ne veut pas de leur enfant… Mais la scolarisation des enfants en situation de handicap doit se faire avec des moyens, car seul avec 30 gamins, dont un très violent avec les autres et qui hurle constamment cela met en danger la sécurité de l enfant en question et des autres également, sachant que l ATSEM est souvent, en début de année, accaparée par les pipis et donc pas beaucoup en classe…

Le problème n’est pas l’école mais le gouvernement! Ces pauvres enfants en situation de handicap ainsi que leurs parents sont abandonnés par l’etat qui leur fait croire que l’école peut tout faire pour leur enfant! Les enseignants se retrouvent seuls (2 si atsem) pour gérer 30 enfants et on veut faire croire aux parents que l’accueil d’un enfant en situation de handicap peut se faire dans de bonnes conditions! Des avs non formés! Accueillir un enfant dans ces condition c est le mettre dans une situation d’insécurité ainsi que ses camarades! L’enseignant ne peut pas être partout à la fois! Si les classes étaient moins chargées et avec des avs formés et à temps plein alors cet accueil pourrait envisagé sereinement. Encore une fois, l’état a ses priorités dont ces enfants ne font certainement pas partis.

Tout a fait d’accord avec Npc! Il n’est pas question de jouer le jeu ou non il est question de sécurité, d’effectif et bien sûr de formation. Les écoles maternelles ont peu, voire pas de formation avec des classes surchargées et qui plus est sans avs il devient impossible d’accueillir correctement les enfants en situation de handicap.

Je ne suis vraiment pas d’accord avec vous Emma .si vous étiez à la place des parents qui vivent au quotidien avec un enfant handicapé,vous feriez tout pour qu’il soit scolarisé le plus vite possible.c’est un combat pour toutes les familles concernées alors soyez plus humaine.

Je suis directrice et enseignante en maternelle. Je comprends très bien que ce soit dur à vivre pour les parents et Oui la scolarisation est in droit pour tous les enfants. Mais pas à m’importe quelle condition. Malheureusement quand il n ‘y a pas d’absentéisme nous sommes souvent dans l’incapacité de nous occuper correctement des enfants porteurs de handicap et souvent du même coup du reste de la classe. Parce que les autres enfants _ souvent nombreux en maternelle! Ont aussi des besoins voire des difficultés…
Alors non ce n ‘est pas de la mauvaise volonté !

Je confirme c est mon cas cette année je ne peux accueillir un enfant pour le moment cette année en gs car il a peur du groupe pleure hurle et ne s occupe pas seul ; l” avs qui était prévue à mi temps a été requise pour l école élémentaire prioritaire. Quand nous sommes aidés d’une Avs nous accueillons sans difficulté trisomique autiste sourd. Croyez nous cela peut etre trés compliqué avec 27 à 30 autres éleves !

Je comprends les parents qui sont exaspérés de ne pouvoir scolariser leur enfant en petite section, mais je leur retourne le problème. Comment se fait_il que les enfants arrivent sans AVS, alors qu’ils sont suivis depuis longtemps par le CMP ou le CAMPS ,pourquoi les professionnels de santé n’ont-ils pas devancė cette scolarisation et conseillé aux parents de faire le dossier MDPH ?
Enseignante en PS, je n’ai jamais refusé la scolarisation d’un enfant avec handicap, mais l’an j’ai eu trois cas difficiles dans ma classe, un enfant autiste, un enfant très violent et un autre qui hurlait tout le temps,résultat aucun des trois parents n a fait de dossier MDPH, les autres enfants ont été frappés, étranglés, à tel point que j ‘ai fini par être obligée d’être en surveillance constante, pas la tête aux apprentissages et gérer le mécontentement des autres parents qui retrouvaient leurs enfants mordus malgré toutes les précautions prises. Résultat de fin d’année, un quart du travail fait, une atsem en maladie et une ambiance de classe sous tension,même les remplaçants se demandaient comment nous faisions pour tenir… Alors cette année, arrivée d’une enfant autiste mais maman ayant déjà fait les dossiers,mais un peu tard donc pas d’AVS. Maman intelligente, elle me rencontre pour m’expliquer que son enfant est difficilement gérable, donc décision est prise de la faire rentrer plus tard après que la classe soit stabilisée ,plus de pleurs et enfants ayant pris leurs marques ,car des petits ça pleure, ça se sauve, ça fait pipi dans les culottes, ils sont 26 et nous sommes 2. Alors avant de jeter la pierre aux enseignants, posez vous la question suivant, est-ce que avec mon enfant ayant des problèmes de comportement et 25 autres enfants de 2 et 3 ans est-ce que j’y arriverai ? Et ne dites pas , c’est une enseignante elle n’y connaît rien, et bien manque de chance car je suis aussi une maman qui a eu un enfant porteur d’un handicap,j’ai rencontré des enseignants compréhensifs et d’autres non, mais mon but était que mon enfant soit bien. Donc j’ai fait confiance à l’équipe éducative, je n’ai pas scolarisé mon enfant en PS et en MS l’après -midi, de toute façon pour faire la sieste, il était aussi bien chez la nounou. Je l’ai amené chez tous les professionnels, un emploi du temps de ministre.j’ai accepté qu il intègre l uliss au collège, et j’ai joué avec lui en lui apprenant, j’ai fait sa secrétaire pour les devoirs et avec son papa nous lui avons lu les livres qu’il ne pouvait pas lire. Résultat de tout ce travail, Bac s avec mention bien grâce aux aménagement tiers temps, ordinateur. Ils ne faut pas tout attendre de l’école mais plutôt travailler avec les enseignants, expliquer car ce ne sont pas des professionnels du handicap.Le dialogue, l’acceptation des aménagements permet une scolarisation progressive et réussie, la négation des problèmes, le forcing, la revendication ,ça sert à quoi? il vaut mieux une scolarisation de 12 heures dans de bonnes conditions, qu’une enseignante à bout de nerf. Alors réfléchissez, voulez vous une école maternelle garderie ou’une maternelle vouée aux apprentissages.
Car chez les enfants autistes tous ne sont pas pareils,certains n’ont pas de gros problèmes mais d’autres crient, sont très instables, font des crises alors puisque vous pensez qu une enseignante peut gérer ces enfants sans AVS avec de gros effectifs, alors venez prendre sa place si vous pouvez faire mieux…

Bonjour,
La pierre n’est à jeter ni aux parents ni aux enseignant mais bien aux personnes qui sont en charges de la mise en place et du recrutement des AVS….
Il n’y a qu’à regarder le salaire, les conditions dans lesquelles les AVS travaillent parfois: un statut presque pas reconnu et un salaire de misère!
Les enseignant ne peuvent pas faire face, il est impossible de faire classe, de faire attention à la sécurité de chaque élève car l’élève en situation de handicap peut être dangereux pour les autres mais aussi pour lui même ne l’oublions Pas!

Il fait mettre les choses à plat et ne pas faire de raccourci malheureux…

Car tous les enfants ont droit à une scolarisation quand celle ci leur est profitable, il faut alors mettre tout en oeuvre pour accompagner ces enfants et leur donner une chance d’avancer, de grandir plus sereinement!

D’où la loi de 2005 sur l’inclusion scolaire qui aujourd’hui ne semble plus trop être mise en avant….mais peut être que de soutenir cette cause est passé de mode!!!! On se demande parfois!!!

Aidons nos enfants dès leur plus jeune âge à prendre confiance en eux et à devenir autonome sinon il ne faudra pas venir se plaindre de décrochage scolaire et de tout ce qui s’en suit…

Ces enfants sont hommes de petites graines qui faut bien arrosé et bien planter pour qu’elle deviennent de superbes arbres bien robuste face aux tempêtes de la vie qui les attendent…

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.