De chaque instant : un documentaire prenant le pouls des futures infirmières

Publié le 12 septembre 2018 par Claudine Colozzi
Chaque année, plus de 30 000 étudiants en soins infirmiers débutent une formation de trois ans constituée de cours théoriques, exercices pratiques et stages sur le terrain. © Les films du losange

En salles depuis le 29 août, le film de Nicolas Philibert éclaire sur la formation des blouses blanches. Un apprentissage ardu, non exempt de doutes et de remises en question. De chaque instant est un bel hommage au monde infirmier confronté à des conditions de travail de plus en plus difficiles.

Se laver les mains avec une minutie exemplaire. Prendre le temps de frotter chaque parcelle de peau pour en extraire toute impureté… La scène d’ouverture du documentaire De chaque instant est un condensé de cette application caractérisant le métier d’infirmière. La même que ces élèves vont mettre en œuvre en apprenant à prendre la tension. Ou poser une voie veineuse périphérique. Ou soulever une patiente hémiplégique.

Le délicat passage à de vrais patients

Structuré en trois parties, ce film sobre, à la pudeur savamment dosée, prend son temps pour raconter l’apprentissage complexe d’un métier à travers la formation de jeunes femmes et hommes (à peine de 12 %). Durant plus de six mois, Nicolas Philibert a posé ses caméras à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) de la Fondation Croix Simon à Montreuil (93)*. Mais aussi dans différents lieux de stages en milieu hospitalier.

On y voit les élèves infirmiers passer de la théorie à la pratique, de mannequins en plastique à de vrais patients, avec plus ou moins de réussite. La confrontation avec la réalité de la maladie, de la souffrance, voire de la mort, est une expérience qui ébranle, même les plus déterminées. Mais n’émousse pas le désir d’apprendre et d’être utile.

Si la formation réside bien sûr dans l’acquisition de gestes techniques, souvent complexes, le film montre que le savoir-être s’avère tout aussi capital. La troisième partie, mettant en scène les entretiens post-stages entre les formateurs et les élèves, est à ce point édifiante. Est-ce parce qu’ils ont reçu une écoute bienveillante qu’ils pourront à leur tour devenir des soignants attentifs à leurs patients ? La question reste ouverte.

Un regard pétri d’humanité

Nicolas Philibert, documentariste connu pour ses films comme Être et avoir ou La Maison de la Radio a eu l’idée de tourner De chaque instant en 2016 suite à un séjour aux urgences. Son regard pétri d’humanité sur ces soignants en devenir raconte notre société d’aujourd’hui. Il pousse à s’interroger sur un système de santé qui les néglige. Et sur un métier que l’on sera tous amenés à côtoyer à un moment ou un autre de sa vie.

La France compte plus de 330 instituts de formation en soins infirmiers. Souvent rattachés à un centre hospitalier, ils sont de taille variable. Les plus gros accueillent jusqu’à 300 élèves par promotion, les plus petits une quarantaine. La majorité d’entre eux sont des établissements publics mais il existe aussi des instituts privés, comme ceux rattachés à un groupe hospitalier privé ou à la Croix-Rouge.

Séance lundi 17 septembre à 20 heures au Cinéma Saint-André-des-arts à Paris suivie d’un débat en présence du réalisateur Nicolas Philibert. Salle accessible aux PMR.

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en plus des risques physiques et biologiques, la charge psychologique, la confrontation avec le handicap, la souffrance, la mort, la démence, génère un risque dominant dans le secteur des soins infirmier : Une formation initiale puis continue, adaptée aux aspects psychologiques du métier infirmier est nécessaire : http://www.officiel-prevention.com/protections-collectives-organisation-ergonomie/risque-biologique/detail_dossier_CHSCT.php?rub=38&ssrub=129&dossid=242

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