Journée des aidants : Martin, lycéen, mène deux vies de front

Publié le 5 octobre 2018 par Claudine Colozzi
Le père de Martin, Yves, souffre, entre autres, d'épilepsie, de troubles cognitifs et de la mémoire. Son fils supplée sa femme quand elle doit s'absenter. © Claudine Colozzi

Pour la Journée nationale des aidants, le 6 octobre, faire-face.fr donne la parole à celles et ceux qui accompagnent un proche en situation de handicap. À Yerres, dans l’Essonne, Martin, 15 ans, concilie sa vie de lycéen et ses responsabilités auprès de son père traumatisé crânien depuis quatre ans.

Quand on lui demande son rôle au sein de la famille, Martin répond d’emblée : « Je suis un peu l’aidant de l’aidante. » En classe de 1re, le jeune homme épaule au quotidien Emmanuelle, sa mère. Celle-ci a cessé de travailler pour s’occuper de Yves. Suite à un accident de la circulation en 2014, son conjoint est traumatisé crânien.

De l’attention, de la patience, de la complicité

Yves ne pouvant rester seul, Martin doit donc suppléer sa mère quand elle quitte le domicile. Il est là aussi lorsque le quinquagénaire cède à des crises de colère. Avec patience, le fils sait trouver les mots pour apaiser celui dont le comportement a changé à cause des séquelles de l’accident.

« Avant, nous allions faire du vélo en forêt tous les deux, raconte-t-il. Aujourd’hui, les moments de complicité, c’est surtout à la maison quand on écoute de la musique ou quand on se charrie. Il n’a rien perdu de son humour. »

Les amis et le conservatoire pour « se vider la tête »

Face à cette situation inédite, Martin a connu des hauts et des bas. Et par moment, il s’est un peu éloigné des études. Mais il tente de mener de front ses deux vies de lycéen et de jeune aidant. Il confie pouvoir compter sur la compréhension de certains de ses professeurs.

Pour se vider la tête, il sort avec ses amis ou fréquente le conservatoire. Cette année, il s’est mis au piccolo après avoir joué de la flûte traversière. Il apprécie aussi d’être membre de Jeunes AiDants Ensemble (Jade). Une association qui l’aide beaucoup à vivre sa situation peu ordinaire pour un adolescent.

Elle organise ainsi des séjours “cinéma-répit” encadrés par des animateurs, des psychologues et des professionnels du cinéma. « Elle lutte aussi pour que la situation des jeunes aidants soit connue du grand public et prise en compte. » Texte et vidéo Claudine Colozzi

Comment 1 commentaire

respect , c’est beau ce que tu fais pour ton papa et ta maman,je sais que c’est difficile parfois et vivant celà depuis 20 ANS pour mon mari , je suis en admiration de ton courage par amour

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