Handicap et solitude encore trop souvent frère et sœur

Publié le 7 décembre 2018 par Elise Jeanne
La combinaison handicap ou maladie chronique + isolement se répercute en cascade sur tous les pans du quotidien : la scolarité, la vie professionnelle et la situation économique.

Depuis 2010, la Fondation de France enquête chaque année sur les solitudes en France. En 2018, elle a choisi de consacrer son étude aux personnes en situation de handicap, souffrant d’une maladie chronique ou de longue durée. Un isolement important et pénalisant.

Cela n’a rien de surprenant : il est bien difficile d’avoir une vie sociale digne de ce nom quand on souffre d’un handicap ou d’une maladie chronique. L’étude 2018 sur les solitudes en France de la Fondation de France, menée avec le Credoc, le confirme. L’isolement des personnes handicapées ou malades y est même qualifié de « double peine ». 12 % sont concernées.

Ces dernières estiment, selon cette enquête, que leur handicap ou leur maladie a des incidences négatives sur leurs sorties quotidiennes (62 %) et leur vie professionnelle (58 %). Douleur, fatigue et freins à la mobilité obligent. Sans compter le temps consacré aux soins ou aux démarches administratives qui, en sus de la gestion du quotidien, empiètent sur les moments en famille ou entre amis. Au mieux, temporairement. Au pire, durablement.

L’isolement renforce les inégalités et les difficultés

La combinaison handicap ou maladie chronique + isolement se répercute en cascade sur tous les pans du quotidien :

– la scolarité : 73 % des personnes se déclarant dans cette situation ont un niveau de formation inférieur au baccalauréat (versus 63 % des personnes en situation de handicap ou ayant une maladie chronique mais non isolées).

– la vie professionnelle : arrêts de travail prolongés ou répétés, licenciement pour inaptitude, retraite anticipée pour invalidité.

– la situation économique : 31 % ont de bas revenus (vs 23 %).

L’isolement s’avère, de surcroît, souvent mal vécu : 83 % en souffrent.

« Elles ont une mauvaise estime d’elles-mêmes. Ce qui impacte leur vie professionnelle et le lien qu’elles entretiennent avec leur entourage. C’est un cercle vicieux à combattre », décrypte Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France.

Oui mais comment agir ?

Si elle n’avance aucun résultat surprenant, la Fondation de France considère néanmoins que son étude permet « de comprendre plus finement les incidences du handicap ou de la maladie ». Elle y voit « un moyen d’agir encore mieux pour changer le regard de la société et aider chacun à trouver sa place dans la société ». Certes. Mais quels leviers actionner concrètement pour changer la donne ?

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