Quand un membre fantôme parvient à contrôler une prothèse

Publié le 27 décembre 2018 par Elise Jeanne
L’algorithme, mis au point par les chercheurs, mesure les contractions musculaires dans le membre résiduel. © CNRS

Des scientifiques français ont élaboré un algorithme intelligent qui détecte les mouvements d’un membre fantôme en temps réel. Intégré dans un bras robotisé, il permet de contrôler plus facilement une prothèse. Une perspective très intéressante pour les personnes amputées.

La plupart des personnes amputées perçoivent des sensations au niveau de leur membre disparu, aussi dénommé “membre fantôme”. La plupart d’entre elles aussi, lorsqu’elles sont équipées d’une prothèse, ont du mal à la contrôler.

Pourtant, plus de de trois sur quatre sont à même d’effectuer des mouvements volontaires avec leur membre absent. Cela se traduit par de réelles contractions musculaires dans ce membre (fermer les doigts, fléchir le poignet…), mesurables grâce à des électrodes.

Forte de ces constats, une équipe française de chercheurs, d’ingénieurs et de médecins a eu l’idée d’exploiter ces signaux électriques. Objectif : mettre au point une prothèse de bras robotisée contrôlée à partir de la mobilité du membre résiduel.

Vers un contrôle plus instinctif des prothèses

Pour bâtir leur prototype, ils ont créé un algorithme d’intelligence artificielle. Ce dernier peut détecter les activités musculaires générées via la mobilisation du membre fantôme. Il peut ensuite les reproduire [avec la prothèse, ndlr]. Actionner une prothèse devient ainsi plus intuitif et plus naturel : sans avoir besoin de recourir à la chirurgie pour en être équipé et sans devoir passer par une phase d’apprentissage pour parvenir à la contrôler.

Ce résultat prometteur a fait l’objet d’une publication, le 29 novembre dernier, dans la revue Frontiers in Bioengineering and Biotechnology-Bionics and Biomimetics. Les chercheurs entendent désormais réaliser des tests sur des prothèses portées et peaufiner la compréhension des mécanismes de la mobilité du membre fantôme.

À lire sur lejournal.cnrs.fr

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