Handicap psychique : de l’argent pour des emplois et un toit
La ministre de la Santé a annoncé que le budget consacré à l’emploi accompagné des personnes atteintes de troubles psychiques allait quasiment doubler en 2019. Par ailleurs, des moyens supplémentaires vont contribuer à financer 250 projets d’habitat inclusif.
« La psychiatrie est le parent pauvre de notre système de santé. » Agnès Buzyn le reconnaît volontiers. Mais la ministre de la Santé clame sa volonté « d’améliorer l’accès aux soins et l’accompagnement des personnes vivant avec un trouble psychique ».
Jeudi 24 janvier, elle a annoncé la mobilisation de moyens financiers supplémentaires en 2019. Ces crédits serviront à financer la feuille de route pour le secteur qu’elle avait dévoilée fin juin. Entre autres, l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap psychique.
2 millions d’euros de plus pour l’emploi accompagné
Les crédits consacrés à l’emploi accompagné vont donc passer de 5 millions d’euros en 2018 à 7 millions en 2019. Ce dispositif permet aux travailleurs ayant besoin d’être accompagnés pour trouver et conserver un emploi en milieu ordinaire de bénéficier d’un suivi médico-social, au long cours si nécessaire.
La secrétaire d’État chargée des personnes handicapées en a fait une priorité. Tous handicaps confondus, Sophie Cluzel veut passer de 1 000 personnes accompagnées à 50 000 dans les prochaines années.
15 millions d’euros pour le logement
Avec l’emploi, le logement est l’un des clés de l’inclusion. 15 millions d’euros vont donc être affectés à l’habitat inclusif pour les personnes en situation de handicap psychique. « Il s’agit là d’une troisième voie entre l’hébergement en établissement et le logement autonome », défend Agnès Buzyn.
La loi Élan donne un cadre à l’habitat inclusif
Ce concept n’est pas nouveau. Mais la loi Élan, adoptée en octobre 2018, le définit officiellement. C’est « un mode d’habitation regroupé (…) assorti d’un projet de vie sociale et partagée ».
Exemple : quelques personnes handicapées vivent dans leur propre logement au sein d’un immeuble ordinaire. Elles bénéficient d’un accompagnement par un coordonnateur qui les aide, notamment, à gérer les services intervenant à leur domicile, leur suivi médical, etc.
60 000 € pour le fonctionnement de chaque projet
La loi Élan crée également des forfaits destinés à financer « le projet de vie sociale et partagée ». C’est-à-dire à couvrir le coût d’un poste de coordonnateur. Les 15 millions promis par Agnès Buzyn vont financer 250 forfaits. Soit 60 000 € par an et par projet d’habitat inclusif.
100 millions pour calmer la grogne
Tous volets confondus – prévention, médical et social -, « au total, 100 millions supplémentaires » vont être débloqués « par an pour la psychiatrie et la santé mentale ». Dès 2019. Un geste à destination des professionnels qui dénoncent de longue date la dégradation des conditions de travail et de soins. Plusieurs centaines avaient manifesté à Paris, deux jours avant le discours d’Agnès Buzyn. « Le parent pauvre » se rebiffe.
Davantage de moyens pour les enfants et adolescents
La ministre a par ailleurs annoncé qu’elle allait « renforcer la place de la pédopsychiatrie ». Elle veut « améliorer le parcours de soins de l’enfant et de l’adolescent ». Dix postes de chefs de clinique en pédopsychiatrie vont être créés en 2019 et les capacités d’accueil augmentées. « La priorité sera mise sur les départements ayant une capacité faible ou inexistante », assure Agnès Buzyn.
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