Les enfants handicapés ne sont pas de mauvais élèves

Publié le 21 février 2019 par Franck Seuret
Objectif de l'évaluation menée ? Mesurer les acquis des élèves en situation de handicap dans quatre domaines : la lecture et la compréhension, la maîtrise des outils de la langue, la numération et le calcul.

Pour la première fois, l’Éducation nationale a évalué les acquis des élèves en situation de handicap suivant une scolarité en classe ordinaire ou en Ulis. Leurs résultats s’avèrent encourageants.

Les élèves handicapés s’en sortent plutôt bien. Les résultats de la première évaluation des enfants en situation de handicap vont donner des arguments aux partisans de l’école inclusive.

Un panel d’entre eux, nés en 2005, a participé à des tests durant le second semestre 2016. Tous étaient scolarisés en primaire et en milieu ordinaire. Pour moitié en classe ordinaire et pour moitié en Unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis). Objectif ? Mesurer leurs acquis dans quatre domaines : la lecture et la compréhension, la maîtrise des outils de la langue, la numération et le calcul.

Peu ou pas de retard scolaire

En 2015-2016, tous types de troubles confondus, un quart des enfants évalués étaient accueillis en classe de CM2. Ils n’avaient donc pas de retard scolaire. Quant aux autres, ils étaient aussi un quart en CM1 (retard d’un an) et seulement 1 % en CE1 ou CE2. La moitié restante fréquentait une Ulis.

Des acquis cohérents avec le niveau de scolarisation

Ces élèves en classe ordinaire n’y étaient pas par défaut mais tout simplement parce qu’ils avaient le niveau requis. « Le niveau de scolarisation est le plus souvent cohérent avec le niveau constaté de l’élève », soulignent les auteurs de l’étude. En résumé, les enfants handicapés ont toute leur place à l’école.

Des acquis plus faibles en Ulis

Au vu des résultats, les auteurs de l’étude distinguent « deux principaux groupes ». Le premier se compose des élèves présentant des troubles intellectuels ou cognitifs et, dans une moindre mesure, de ceux ayant plusieurs troubles associés. La plupart d’entre eux sont en Ulis.

Sans surprise, leurs acquis sont moindres que la moyenne globale des élèves pour chaque domaine évalué. Cependant, plus d’un tiers ont des résultats correspondant au niveau attendu pour leur âge.

Les déficients visuels font mieux que les autres

Les enfants atteints d’une déficience physique constituent le second groupe. Leurs résultats se rapprochent le plus de ceux des élèves de la même catégorie d’âge. 80 % ont le niveau attendu en calcul, 66 % en lecture et compréhension, etc.

Ce sont les élèves ayant des troubles visuels qui tirent le mieux leur épingle du jeu. Quelle que soit la compétence évaluée, leurs résultats sont sensiblement supérieurs à ceux des élèves présentant d’autres troubles physiques.

Cela se corse au collège

L’Éducation nationale a mis en place deux panels d’élèves en situation de handicap. L’un constitué d’enfants nés en 2001 ; l’autre de ceux nés en 2005. Une étude, rendue publique début 2018, portait sur la “génération” 2001. À 14 ans, seuls trois élèves handicapés sur dix ont atteint la classe de quatrième ou de troisième. Seuls 15 % sont parvenus “à l’heure” en troisième. Faire-face.fr y avait consacré un article. 

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