Les militant.e.s d’APF France handicap réclament des droits, pas des privilèges

Publié le 13 mai 2019 par Franck Seuret
La délégation APF France handicap du Tarn a construit une pyramide inversée pour montrer la réalité des ressources des personnes en situation de handicap. © DR

Frédéric Germain est parti d’Albi, vendredi 10 mai, avec la caravane En route pour nos droits ! d’APF France handicap. Tout au long de son périple jusqu’à Paris, le 14 mai, ce pensionné d’invalidité, qui touche 340 € par mois, a témoigné de la réalité vécue par les personnes handicapées.

Une étape comme un symbole. La caravane En route pour nos droits ! APF France handicap fait halte à Versailles ce lundi 13 mai. Dans le parc du château. 230 ans quasiment jour pour jour après les États généraux, le 5 mai 1789. Cette réunion de 1 200 députés, représentant le clergé, la noblesse et le tiers état, débouchera sur la constitution d’une assemblée constituante. Le premier acte de la Révolution française.

“Je n’en ai que pour deux minutes !”

Frédéric Germain a organisé une action coup de poing à Albi avec les adhérents et bénévoles d’APF France handicap.

Les adhérents d’APF France handicap n’en demandent pas tant. « Nous voulons simplement que nos droits soient respectés », clame Frédéric Germain. Ce quinquagénaire est parti d’Albi le vendredi 10 mai. Après avoir organisé une action coup de poing.

Avec d’autres militants, il a bloqué l’une des rue du centre-ville. « Deux minutes à plusieurs reprises, explique-t-il. C’est ce qu’avancent toujours les automobilistes qui se garent sur les places réservées : je n’en ai que pour deux minutes !» 

Pas le droit à l’AAH car sa femme travaille

La délégation APF France handicap du Tarn avait également construit une pyramide inversée pour montrer la réalité des ressources des personnes en situation de handicap. En haut, le Smic : 1 200 €. Puis le seuil de pauvreté : 1 026 € ; l’allocation adulte handicapé : 860 € ; enfin, le montant minimum de la pension d’invalidité : 290 €.

« Moi, je suis juste au-dessus de ce minimum depuis trente et un ans que je suis handicapé, témoigne Frédéric Germain. Je touche 340 € de pension en tout et pour tout. Je n’ai pas le droit à l’AAH, en complément, car ma femme travaille. »

Des comédiens handicapés ont animé la cérémonie funèbre à Toulouse.

Une gerbe en mémoire des logements accessibles

Samedi 11 mai, le Tarnais était à Toulouse pour une cérémonie « à la mémoire de nos espoirs de logements accessibles à jamais disparus ». Dépôt de gerbe funéraire inclus et tenues noires de rigueur. La loi Élan, adoptée en octobre 2018, a en effet fait passer de 100 à 20 % la proportion d’appartements totalement accessibles dans les immeubles neufs.

Des passants stupéfaits

Le débat sur les ressources à Limoges a permis d’exposer les revendications d’APF France handicap.

L’après-midi, les minibus partis d’Albi et de Montpellier ont quitté Toulouse, après avoir embarqué des militants locaux comme c’est le cas à chaque étape. Puis ils ont fait halte commune à Limoges. Pour un débat sur les ressources.

« Nous allons systématiquement à la rencontre des passants pour leur expliquer nos revendications. Et leur faire signer la lettre ouverte au président de la République, raconte Frédéric Germain. Les gens sont généralement stupéfaits par notre situation. Ils ne connaissent pas la réalité de ce que nous vivons. »

L’aide ménagère oubliée

À Chambord. Pas d’autonomie possible sans PCH
à la hauteur des besoins.

Dimanche 12 mai, les Occitans se sont arrêtés à Chambord. Pour un pique-nique citoyen et un après-midi d’échanges sur l’autonomie. « Il en est ressorti des demandes fortes. Comme l’évolution de la prestation de compensation du handicap qui ne couvre pas tous les besoins. Et notamment pas l’aide ménagère, aussi étrange que cela puisse paraître.  »

Et ce lundi 13 mai, le convoi s’étoffe un peu plus. Les trois véhicules d’Occitanie ont été rejoints par les minibus partis de Rennes, le 8 mai. Frédéric Germain y croisera Mélanie Kerhervé, l’une des plus jeunes militantes engagées. Cette Bretonne de 26 ans a pris la caravane au Havre, samedi.

Sécher les cours pour la bonne cause

« Je ne pouvais pas partir plus tôt car j’effectue une remise à niveau avant de démarrer une formation, explique-t-elle. J’étais en première année de BEP lorsque j’ai eu mon accident. Je dois donc redémarrer un nouveau projet professionnel. » Mélanie Kerhervé s’est quand même résolue à sécher deux journées de cours, ces lundi et mardi.

« Je tenais à faire partie de la caravane, explique-t-elle. C’est une grande opération de mobilisation qui va se terminer en fanfare, à Paris, le 14 mai. La défense de nos droits vaut bien quelques sacrifices. » 

Comment 1 commentaire

Monsieur
Pourriez-vous me renseigner ?
Pourriez-vous me donner quelques informations sur vos missions sur le handicap l accessibilité la vie quotidienne leurs droits leurs revendications
Merci de votre réponse en retour.

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