À Paris, des élections européennes accessibles à tous les handicaps

Publié le 23 mai 2019 par Corinne Manoury
Étape 4 du parcours de vote : l'isoloir. La personne en situation de handicap peut y être accompagnée. © DR

Films et affichage en facile à lire et à comprendre (Falc), rappel du code électoral, permanence téléphonique… Dimanche 26 mai, les Parisien.ne.s en situation de handicap pourront tester un nouveau dispositif destiné à faciliter leur vote lors de ces élections européennes.

« Que personne ne soit empêché de voter ! » Tel est, selon Nicolas Nordman, adjoint en charge du handicap, l’objectif de la Mairie de Paris. Et la raison pour laquelle, la ville a créé, en septembre 2018, avec une vingtaine d’associations, un groupe de travail pour progresser sur l’accessibilité des élections. En réfléchissant notamment à un dispositif répondant aux besoins des personnes en situation de handicap psychique, mental, présentant un syndrome autistique ou une déficience intellectuelle.

Un affichage pour se repérer

Ce dimanche 26 mai, journée d’élections européennes, les 896 bureaux de vote de la capitale disposeront donc de rampes, d’urnes abaissées ainsi que d’isoloirs avec des tablettes plus basses, comme pour les précédents scrutins. Des affichettes en braille reprendront également place devant les piles de bulletins de vote. Mais ce qui sera vraiment nouveau, c’est tout un affichage qui permettra de se repérer et de suivre les différentes étapes du vote sans se tromper.

Des élections préparées en amont

En amont du scrutin, un travail a été mené auprès des établissements médico-sociaux parisiens, services d’aide ou de tutelle. Des “kit” leur ont été adressés, expliquant ce qu’ils pouvaient faire ou ne pas faire en termes d’accompagnement des usagers. La loi du 23 mars 2019 excluant, par exemple, dans le rôle de l’accompagnateur pour le vote, le tuteur.

Des films pour expliquer le processus

Une affiche en facile à lire et à comprendre (Falc) fait partie de ce “kit”, expliquant comment voter en six étapes. Avec des visuels qui reprennent ceux d’une vidéo, également en Falc et mis à disposition des établissements. Il y est expliqué qui peut voter et comment se déroule le vote. Le rôle de l’accompagnateur y est détaillé à chaque étape.

Autre film, à destination du personnel des bureaux de vote cette fois-ci. Lui aussi rappelle le code électoral : notamment que l’accompagnant peut être présent dans l’isoloir. Il rappelle également quelques règles de courtoisie. Comme de s’adresser à la personne en situation de handicap et non pas à son accompagnant. De ne pas la tutoyer ni de faire preuve « d’une gentillesse sur-protectrice et infantilisante ».

Un dispositif à évaluer

Une permanence téléphonique sera également disponible ce dimanche 26 mai. Pour permettre à chaque président de bureau de vote d’avoir une réponse en cas de doute ou de situation imprévue. Et à l’issue du scrutin, tous seront invités à faire part de leur expérience ou de leurs difficultés pour faire progresser le dispositif.

« C’est un dispositif à évaluer avec les personnes et les structures, explique Nicolas Nordman. Mais nous aimerions aussi faire la démonstration qu’il n’y a pas besoin de beaucoup pour améliorer l’accessibilité pour tous et toutes, y compris les personnes âgées vieillissantes. Ce dispositif coûte peu. Il pourrait servir de modèle. »

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