Pour la reconnaissance, les aidants attendront

Publié le 4 juin 2019 par Franck Seuret
Le gouvernement a plaidé avoir lancé une concertation grand âge pour s'opposer au vote, par le Parlement, de l'indemnisation du congé de proche aidant.

La loi visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants n’instaure pas l’indemnisation du congé du même nom. Elle ne contient que des mesures à portée limitée.

Les aidants seront forcément déçus. La loi visant à favoriser leur reconnaissance a perdu de sa superbe au fil des débats parlementaires. Et le texte, paru au journal officiel le 23 mai, n’a plus grand chose à voir avec la proposition de loi déposée par la sénatrice centriste Jocelyne Guidez en juin 2018. Sa principale mesure, l’indemnisation du congé de proche aidant, a disparu.

Ce congé permet aux personnes en emploi de s’absenter, trois mois maximum, pour s’occuper d’une personne âgée ou en situation de handicap. Mais elles ne sont ni rémunérées par leur employeur, ni indemnisées par la Sécurité sociale.

Un projet de loi pour fin 2019

Jocelyne Guidez proposait donc d’instituer le versement de l’allocation journalière de présence parentale durant le congé. Soit 43 à 51 € par jour selon les situations. Le gouvernement, et les députés de la majorité, s’y sont opposés. Le ministère de la santé a lancé une une concertation nationale grand âge et autonomie, ont-ils plaidé. Elle aboutira à un projet de loi fin 2019.

Les aidants au menu des négociations

Au final, la loi visant à favoriser la reconnaissance des proches aidants contient quelques mesures à portée limitée. Elle a ajouté un nouveau sujet au menu des négociations obligatoires entre les organisations syndicales et patronales : faciliter la conciliation entre la vie professionnelle et la vie personnelle des salariés proches aidants.

Davantage d’heures de formations

De plus, en application d’un accord d’entreprise, de groupe ou bien encore de branche, leur compte personnel de formation peut être abondé de manière spécifique. Les salariés aidants pourront donc bénéficier de crédits personnels supplémentaires pour se former.

Enfin, le dossier médical partagé de la personne aidée pourra, à compter de novembre 2019, comporter un volet sur les proches aidants. Alors, déçus ?

Comment 2 commentaires

Permettre à un aidant de de prendre un peu de temps pour soi, de récupérer pour tenir dans la durée et ne pas risquer l’usure prononcée et de flancher en confiant son aidé en toute confiance n’est vraiment pas chose facile.
Le chantier est évidemment complexe.
Mais dans l’intérêt de tous, y compris des finances de l’état au global,
il serait temps de s’y atteler avec courage et humanité !
Ne mesure-t-on pas l’humanité d’un pays à la manière dont il traite ses plus défavorisés ?

Les députés LREM sont légitimes, car issus des urnes, mais non représentatifs des français.
Combien d’ouvriers ou d’employés sont dans leur rang ? Aucun. Ils font tous partis de la classe sociale supérieure qui dans un autre temps on appelait “petits bourgeois”.
Pourquoi voulez-vous qu’ils imaginent que les aidants aient besoin d’une compensation financière pendant leur “congé” pris pour aider une personne en détresse.
La fin de mois difficile leur est inconnue et quand bien même, leur gourou étant contre, ils voteront contre, en bons petits soldats qu’ils sont.
Il n’y a rien à attendre de bon de ces gens là!
Toutes les réformes à venir vont faire des malheureux.

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