Cerveau : un décodeur traduit les signaux en mots

Publié le 11 juin 2019 par Johanna Amselem
Comme alternative prometteuse, les chercheurs évoquent la possibilité « de synthétiser directement le discours à partir de l’activité du cerveau ».

Des scientifiques cherchent à rendre la parole à celles et ceux qui ne parviennent plus à s’exprimer. Comment ? En décodant les signaux du cerveau.

Des patients victimes d’un accident vasculaire cérébral ou de troubles neurologiques bientôt capables de s’exprimer ? C’est en tout cas la voie explorée par des chercheurs américains. Selon une étude publiée dans la revue Nature, et relayée par Sciences et Avenir, les scientifiques sont parvenus à mettre au point un programme informatique permettant de traduire des signaux cérébraux en langage humain intelligible.

Actuellement, des systèmes utilisant des mouvements de la tête et des yeux existent. Mais, ces outils « limitent les utilisateurs à un maximum de dix mots par minute, alors que naturellement, les humains parlent à la vitesse de 150 mots par minute », explique Gopala Anumanchipalli, principal auteur de cette étude, dans un communiqué.

Des signaux cérébraux… à la parole

Comment ça fonctionne ? Cinq patients épileptiques ont lu des phrases à haute voix afin d’enregistrer leurs signaux cérébraux. Grâce à ces enregistrements, les signaux cérébraux responsables de l’élocution (tassement des lèvres, resserrement des cordes vocales, etc.) ont été identifiés.

Ainsi, les scientifiques ont mis au point une cartographie montrant la manière dont le cerveau agit sur l’appareil ORL lors de la prononciation d’une phrase. Les différents signaux ont ensuite été décodés et reproduits par ordinateur. Les chercheurs évoquent « une alternative prometteuse est de synthétiser directement le discours à partir de l’activité du cerveau ».

Reproduire l’intonation de le voix

« Pour la première fois, cette étude démontre que nous pouvons générer des phrases parlées complètes en fonction de l’activité cérébrale d’un individu », a déclaré Edward Chang, professeur de chirurgie neurologique. Et de poursuivre : « C’est une preuve exaltante prouvant qu’avec une technologie déjà à notre portée, nous devrions être en mesure de construire un dispositif cliniquement viable chez les patients souffrant de perte de la parole. » Ce décodeur pourrait également reproduire l’intonation de la voix.

Pour le moment, cette technologie n’en est qu’à ses balbutiements. Mais, à l’avenir, elle aiderait à rétablir une communication fluide avec des personnes souffrant de graves troubles d’élocution.

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