En France, sur 100 € de richesse produite, 2 € vont à la politique du handicap

Publié le 20 juin 2019 par Franck Seuret
Les données compilées par la Drees permettent d'avoir une idée des moyens consacrés à la politique du handicap même si elles ne couvrent pas l'ensemble des dépenses.

La France consacre un peu plus de 2 % de son PIB à la politique du handicap. Un pourcentage stable qui la situe exactement dans la moyenne européenne.

47 milliards d’euros contre 46 milliards l’année précédente. La France a affecté un milliard de plus à sa politique du handicap en 2017, ou plus précisément au risque invalidité (voir encadré), selon les données que vient de rendre publiques la Drees, le service statistiques du ministère des Affaires sociales. Soit une augmentation de 2,3 %. Elle est essentiellement liée à l’augmentation du nombre de bénéficiaires de pensions d’invalidité et de l’allocation adulte handicapé.

Un peu plus que le budget de la Défense

47 milliards, c’est un peu plus que le budget de la Défense. Mais pas assez pour couvrir les besoins. Comme le montre l’insuffisance de la compensation du handicap, le nombre de personnes sans solutions ou bien encore la relative faiblesse de l’allocation adulte handicapé.

En 2017, le PIB du pays – sa richesse produite – a cru également de 2,3 %. Au même rythme, donc, que ce poste de dépenses. Autrement dit, cette année-là, la France n’a pas consenti un effort plus important en faveur des personnes handicapées. Sur 100 € de richesse produite en 2017, elle leur a consacré 2,1 € (2,1% du PIB). Comme en 2016.

Le Danemark fait presque deux fois mieux

La comparaison internationale de la Drees montre que la France ne fait pas partie des meilleurs élèves. En 2016, elle se situait tout juste au niveau de la moyenne de l’Union européenne à quinze. Huit pays faisaient mieux qu’elle.

Le Danemark, en tête du classement, y consacrait une part quasi deux fois plus importante (3,9 % du PIB). Suivent la Suède (3,2 %), la Finlande (3,1 %). En revanche, elle devançait un peu le Portugal, l’Espagne ou l’Italie.

La France et l’Allemagne font par contre figure d’exceptions à l’échelle européenne. Dans ces deux pays, les dépenses liées au handicap restent orientées à la hausse, alors qu’elles diminuent dans les autres pays. La Suède, par exemple, enregistre un recul d’1,5 % par an depuis 2009. Maigre consolation.

Que recouvrent ces chiffres ?

Le risque invalidité, au sens européen, correspond aux prestations des risques invalidité et accidents du travail-maladies professionnelles des comptes de la protection sociale. À savoir : allocation adulte handicapé, pensions d’invalidité, prestation de compensation du handicap, coût de l’accueil dans des établissements et services spécialisés, etc.

Pour mesurer le coût total de la politique du handicap, il faudrait y ajouter d’autres postes budgétaires. Comme, par exemple, les auxiliaires de vie scolaire ou bien encore les exonérations fiscales et sociales accordées aux personnes en situation de handicap.

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