Les plus pauvres ne rentrent pas dans les plans

Publié le 10 septembre 2019 par Franck Seuret
Il y a un an, le 12 septembre 2018, Emmanuel Macron présentait sa stratégie de lutte contre la pauvreté.

Un an après le lancement de la stratégie de lutte contre la pauvreté, la situation des plus pauvres s’est dégradée, selon les associations. Les allocataires de l’AAH ont toutefois bénéficié d’une revalorisation.

Invisibles, les citoyens handicapés ? « Ils ne sont pas expressément ciblés par la stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté, alors même que le handicap accroît les risques de précarité », regrette Carole Salères, la conseillère nationale ressources d’APF France handicap. 

Le collectif Alerte, dont fait partie cette association aux côtés du Secours Catholique ou de la Fondation Abbé Pierre, dresse un bilan contrasté de cette stratégie, lancée il y a an par Emmanuel Macron lui-même. « Si de timides avancées ont eu lieu, nous constatons que les conditions de vie des personnes les plus précaires se sont globalement dégradées depuis le début du quinquennat », pointent ses 37 membres.

La diminution des impôts n’aide pas les plus pauvres

« Les plus pauvres ont subi à la fois la baisse de 5 € des allocations logement, puis leur désindexation par rapport à l’inflation, ainsi que celle des prestations familiales », souligne Christophe Devys, le président d’Alerte, dans un entretien paru dans La Croix. (…) L’exécutif a annoncé des mesures de soutien au pouvoir d’achat, comme la diminution des impôts ou la revalorisation de la prime d’activité. Mais ceux qui n’ont pas d’activité, ou très peu, ne sont pas concernés par ces mesures. Et l’exécutif n’a pas accédé à notre demande d’augmenter le RSA. »

Un coup de pouce et des coups de ciseaux

En revanche, il a revalorisé l’allocation adulte handicapé (AAH). Son montant est passé de 820 € à 860 €, fin 2018. Et il atteindra 900 € en novembre 2019. « Mais ce coup de pouce s’est accompagné de coups de ciseaux », relève Carole Salères. Pour faire des économies, le gouvernement a en effet gelé le plafond de ressources ouvrant droit à l’AAH pour les couples. Il a également supprimé le complément de ressources. Et désindexé l’allocation de l’inflation. « Et puis, les pensions d’invalidité ont augmenté moins vite que l’inflation », ajoute Carole Salères. 

Davantage de territoires zéro chômeur

Dix territoires se sont lancés dans l’expérimentation zéro chômeur.

Le collectif Alerte attend donc des mesures fortes. Comme, par exemple, le renouvellement et l’extension des Territoires zéro chômeur de longue durée. Depuis 2017, dix groupements de communes (carte ci-contre) se sont lancés dans cette expérimentation. Plus de 800 personnes, souvent au chômage depuis plusieurs années, ont pu y retrouver un emploi. Elles ont été embauchées en contrat à durée indéterminée par des entreprises à but d’emploi (EBE), créées dans le cadre de ce projet.

« Dans ces EBE, plus de trois salariés sur dix sont en situation de handicap, souligne Carole Salères. Nous demandons que cette expérimentation soit élargie. Le handicap doit être pris en compte dans toutes les champs de la lutte contre la pauvreté – emploi, santé ou bien encore famille – et pas seulement dans sa dimensions ressources, même si elle est essentielle. Il faut jouer sur tous les tableaux. »

L’AAH dans le revenu universel d’activité ?

La concertation sur le futur revenu universel d’activité se poursuit. Au menu des discussions, entre autres, l’intégration de l’AAH, ou pas, dans cette nouvelle allocation unique. APF France handicap y est totalement opposée. Comme les autres membres du collectif Alerte.

Comment 4 commentaires

En ces moments où l’on parle de connectivité il conviendrait peut être aussi de parler fracture numérique pour les personnes en situation de handicap bénéficiaires de minimas sociaux, non?

Une vie de stress, de misère entre la pression de pole emploi et les petits boulots de M…pour finir à moitié aveugle (je ne sais pas quelle acuité visuelle je vais récupérer) suite à une décompression orbitaire en urgence suite à une forme maligne de la maladie de basedow, maladie auto immune qui touche la thyroïde et dont les anticorps chez les plus malchanceux s”attaquent aux yeux et forment des sortes de tumeurs qui poussent l’oeil vers l’avant; le déforme (je ne pouvais plus fermer les paupières.
Le risque de compression de nerf optique ; donc de cécité était tellement fort que j’ai été opérée en urgence. Je vois avec l’oeil le moins atteint, l’autre caché sous un gros pansement.J’espère que mon dossier AAH sera accepté. Que peut on faire de moi? déjà une reconnaissance RQTH pour une scoliose importante, la découverte que j’étais dyspraxique à 51 ans’née en 1967 à l’époque on ne suivait pas les prémas)et maintenant 1 oeil non valide et mon visage défiguré, ça mérite bien quon me foute la paix question trouver du travail, et que l’on me donne de quoi vivre décemment. Ce serait sympa de faire 1 article sur cette maladie peu connue: l’exophtalmie de basedow. Merci

Il faut aussi que les bénéficiaires de l Ahh a 50 a 79 % continue à toucher leur Ahh !!! Inadmissible qu une personne handicapé soit privé de son Ahh à la retraite Comment va t elle faire face à la difficulté de la vie !!!!! L Ahh pour tous a la retraite !!! Pour les 50 à 79 % inadmissible il faut revoir toute la réforme de l Ahh Mr Macron!!!!

Tout à fait d’accord avec vous, Marianne13 !
Cette ségrégation discriminatoire est absolument incompréhensible et doit être abolie de toute urgence !!!

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