Mobilité : le bus, le choix inclusif d’Éric

Publié le 11 septembre 2019 par Élise Descamps
Pour Éric, prendre le bus permet d'être de plain-pied dans la société. © STAN

La voiture adaptée, le Graal ? Éric Henry, nancéien de 52 ans, n’est pas de cet avis. De plus en plus, pour aller au travail, il délaisse la sienne pour prendre le bus. Ses raisons : économies, écologie, mais surtout inclusion.

Éric , se déplaçant en fauteuil électrique, et très dépendant, a la chance de posséder une voiture adaptée. Pourtant, pour aller au travail, à Nancy, il prend tous les jours les transports en commun. « Mon véhicule n’est pas tout jeune. Je veux en limiter l’usure pour le garder le plus longtemps possible. Et mine de rien avec les gros véhicules le budget carburant est élevé. » Conformément à ses idéaux écologistes, il cherche aussi à réduire son empreinte carbone.

Les transports adaptés à la demande ? « Le gros avantage, c’est le porte-à-porte mais ce n’est pas du tout flexible et j’ai la pression du chauffeur qui m’attend. »

L’inclusion par les désagréments

Son mode de transport préféré au quotidien est donc devenu le bus. « Il y en a tous les quarts d’heures. Et j’ai envie de partager le quotidien de tout un chacun, voir les interactions entre des personnes très différentes, y participer, être en prise avec une certaine réalité. Il n’y a pas plus démocratique et hétérogène qu’un bus. C’est bien plus intéressant que d’être seul au volant. C’est mon virage inclusif ! »

Et les pépins inévitables ? Les rampes qui parfois ne descendent pas ? Les intempéries ? « La vie est aussi faite de galères, pour tout le monde. J’entends beaucoup les autres usagers râler », plaide-t-il, philosophe, et reconnaissant ne jamais subir de remarques désobligeantes. « Si quelqu’un est installé à l’emplacement réservé, je lui dis simplement que je dois m’y mettre, pour des raisons de sécurité, et ça se passe bien mieux que de dire “c’est ma place”. »

Indifférence et bienveillance dans le bus

Avec son imposant fauteuil électrique, il a attiré les regards au début. « Mais à force de prendre le bus toujours à la même heure, de croiser toujours les mêmes personnes, celles-ci en ont certainement conclu que j’allais moi aussi au travail. J’y trouve l’indifférence qui me va bien et une certaine bienveillance. » D’ailleurs, en cas de bus non accessible, les autres voyageurs sont souvent plus révoltés que lui ! VDC

Liberté de se déplacer

Le magazine Faire Face de la rentrée consacre sa Une à la mobilité, hors voiture personnelle. Son dossier traite ainsi des transports en commun, spécialisés, scolaires, sanitaires, autocars. Également du taxi, du train et de l’avion. Il en présente les différentes modalités, expose la réglementation et les recours possibles. Objectif : que les personnes en1situation de handicap puissent mieux défendre leurs droits et leur liberté de mouvement.

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