Hors Normes : le cinéma, caisse de résonance des maux de notre société

Publié le 23 octobre 2019 par Claudine Colozzi
Hors Normes évoque le quotidien de deux associations qui prennent en charge à Paris et en banlieue des jeunes autistes pour lesquels peu de solutions existent. © Carole Bethuel

Jour de sortie pour Hors Normes, le dernier film d’Éric Toledano et Olivier Nakache, réalisateurs d’Intouchables. Pour ce long-métrage réussi et engagé, les deux réalisateurs ont imaginé une fiction à partir du quotidien de deux associations : Le Silence des Justes de Stéphane Benhamou et Le Relais Île-de-France. Pour confronter le public à la réalité de la prise en charge en France des jeunes autistes.

Près de 20 millions d’entrées, c’est le nombre de personnes qui ont vu Intouchables. Et lors de sa dernière diffusion dimanche 6 octobre sur TF1, le film a encore cartonné rassemblant 6,4 millions de téléspectateurs.

Avec ce ras de marée au box-office, Olivier Nakache et Éric Toledano se sont taillé un boulevard pour réaliser les films qui leur tiennent à cœur. Et imposer des comédies populaires abordant des thèmes de société. Avec Hors normes, le tandem récidive sur le thème du handicap.

Montrer le manque d’accompagnement et d’accueil des jeunes autistes

Hors Normes a été présenté en avant-première en clôture du dernier festival de Cannes en mai dernier. Ce film raconte l’histoire de Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb), deux responsables d’associations. Tous deux se battent au quotidien pour prendre en charge de jeunes autistes souffrant de troubles envahissants du développement. En effet, peu d’institutions peuvent les accueillir et les accompagner.

Et au sein de leurs associations, Bruno et Malik forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces enfants et adolescents “hors normes” dont personne ne veut. Adoptant des méthodes en marge de tout protocole, l’une des deux associations fait l’objet d’une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales…

Dessiller les yeux des spectateurs

Olivier Nakache et Éric Toledano connaissent depuis environ vingt-cinq ans Stéphane Benhamou le directeur de l’association Le silence des justes. Celui qui a inspiré le personnage de Bruno. Pendant deux ans, ils se sont plongés dans le travail de cette association. Et de celui de l’association Le Relais Île-de-France de Daoud Tatou.

De fait, cette immersion donne du relief à cette fiction. Ainsi, Hors Normes pose avec justesse l’importante question du manque de structures adaptées pour ces jeunes autistes qualifiés de « cas lourds ». Et certaines scènes directement inspirées de cas concrets sont carrément poignantes.

Mais les deux réalisateurs n’en délaissent pas pour autant leur marque de fabrique. Ils signent avec Hors Normes une comédie populaire, oscillant sans cesse entre rires et larmes. Un bon moment de cinéma qui dessille les yeux sur la réalité de l’autisme en France.

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