Déconfinement : « Je ne sais plus quoi en penser. »

Publié le 21 avril 2020 par Élise Descamps
La perspective du déconfinement soulève mille questions encore sans réponse.

Durant le confinement, Faire-face.fr recueille une fois par semaine le témoignage de deux personnes en situation de handicap. À J+35, Éric Henry, vivant en appartement à Nancy, entre dans une période « de flottement ».

« Je ne sais plus trop quoi penser du déconfinement », confie Éric Henry, à Nancy. Célibataire en situation de handicap, sortant rarement de son appartement depuis le début de la crise sanitairet, il se sent dans une période de flottement. 

Avant l’annonce du déconfinement progressif « la question ne se posait pas ». Aujourd’hui, « d’après mes échanges, beaucoup de gens sont paumés ».  « Est-il raisonnable de renvoyer les gamins à l’école ? Leurs parents les accompagneront, cela va redoubler les possibilités de rebond du virus. Je crois que le gouvernement veut surtout faciliter la reprise économique. »

Désir personnel de ressortir mais besoin de recul

Lui qui tourne en rond à bien des moments de la journée a hâte de reprendre en présentiel son travail de cadre au conseil départemental de Meurthe-et-Moselle. Mais son impatience se calme ces derniers jours.

« Je suis sensible à l’opinion de certains de mes amis estimant qu’il n’est pas plus mal de prolonger le confinement. À vrai dire, je suis très partagé entre mon désir personnel d’en finir avec ce confinement et ma conviction que nous manquons encore de recul suffisant. »

Quelle logistique à la reprise du travail ?

Les questions se bousculent : « Habituellement je déjeune à la cantine du travail avec l’aide d’une auxiliaire de vie. Si la cantine ne reprend pas aurai-je le temps de reprendre le bus pour rentrer chez moi ? Y aura-t-il une salle aménagée au travail et avec quelles garanties sanitaires ? Les bus reprendront-ils à la même cadence ? »

Des masques pour sortir

Depuis mercredi Éric est équipé en masques. « J’ai commencé à sortir, mais pas tous les jours, en calant mes départs sur la fin d’une intervention d’auxiliaire de vie. Comme ça il ou elle m’enfile le masque. J’arrive ensuite à l’enlever. Le plus énervant est la buée sur les lunettes ! »

Les voies sur berges bondées

Il apprécie ces instants de liberté. Mais il est troublé de redécouvrir son cher quartier désert, empreint d’une certaine pesanteur. Et il s’agace de la forte fréquentation des voies sur berge. « À mon grand désespoir le canal est très prisé des joggeurs, qui se touchent presque. Ils se fichent du confinement, au risque de l’allonger pour tout le monde, y compris ceux qui font strictement attention. »

Comme il l’a rappelé dans une récente création en motion design, réalisée sur son ordinateur, le virus continue pourtant de tuer.

Retrouvez la suite du journal du confinement d’Éric mardi 28 avril.

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