Apprendre à t’aimer [M6] : un regard juste sur l’arrivée d’un enfant porteur de trisomie 21

Publié le 8 septembre 2020 par Claudine Colozzi
Franck va apprendre progressivement à découvrir sa fille Sara et à surmonter la brutalité de l'annonce du handicap. © M6

 M6 diffuse ce soir un téléfilm mettant en scène un couple confronté à la trisomie 21 de son premier enfant. Réalisée par Stéphanie Pillonca, déjà autrice de plusieurs documentaires sur le handicap, cette fiction porte un regard sensible, juste et bien documenté sur le cheminement de ces deux parents. Faire-face.fr a interviewé deux familles dont les petites filles Naomi et Coline incarnent à tour de rôle l’héroïne du film. Ces parents se sont reconnus dans le parcours de ce couple face au handicap.

Cécile et Franck attendent leur premier enfant dans l’euphorie des premières fois. Sauf que très vite après l’accouchement, ils apprennent que leur petite Sara est porteuse de trisomie 21. Si Cécile décide de surmonter la brutalité de l’annonce, Franck, lui, peine à accueillir ce bébé différent. Et se réfugie dans la fuite. Apprendre à t’aimer montre comment ce couple va évoluer chacun à son rythme dans l’acceptation du handicap de sa fillette.

La difficulté de nombreux pères à accepter la trisomie 21 de leur enfant

Stéphanie Pillonca a pensé à cette fiction lors du tournage de son précédent documentaire Laissez-moi aimer diffusé en 2019 sur Arte. Elle a échangé avec de nombreux pères qui lui ont confié leur difficulté à accueillir leur enfant porteur de trisomie 21. Toutes ces discussions ont nourri le personnage de Franck qui ne parvient pas à se glisser dans le rôle du papa. « J’ai pas envie de vivre dans la trisomie 24h/24 », balance-t-il rageur.

Comme l’attestent certains témoignages sur les réseaux sociaux, comme celui des parents de la petite Louise, (Faire-face.fr avait interviewé sa maman Caroline Boudet à l’occasion de la sortie de son livre L’effet Louise), beaucoup de parents vont se reconnaître dans de nombreuses situations de ce film.

En plus de sonner juste, Apprendre à t’aimer a le mérite de faire vibrer la corde sensible avec subtilité. Le jeu des acteurs Julie de Bona et Ary Abittan, très touchants, contribue beaucoup à la réussite de ce film. Tout comme le regard attentionné et soucieux de réalisme que pose sa réalisatrice.

Faire-Face.fr a demandé aux parents de Naomi (sur la photo ci-contre) et de Coline ce qu’ils ont pensé du téléfilm.

« Naomi nous surprend tous les jours. »

Romain et Marjolaine, parents de Naomi (2 ans et demi). Compte Instagram : @LajolieviedeNaomi

« À la différence des parents d’Apprendre à t’aimer, nous avons découvert que notre fille était porteuse de trisomie 21 à la première échographie. Bien sûr, c’est un choc. On a l’impression que notre monde s’effondre. La peur domine. On se demande si l’on va arriver à assumer cette responsabilité. On a du mal à accepter.

Comme Franck dans le film, j’ai mis du temps. Avec Marjolaine, la connexion a été plus rapide, plus naturelle. Aujourd’hui, Naomi est une petite fille pleine de vie, casse-cou, loin de l’image que nous avions projetée. Elle nous surprend tous les jours un peu plus, par sa capacité à comprendre, à apprendre et à persévérer.

L’engouement autour du film est très positif. Il y a encore tant de préjugés qui circulent sur la trisomie 21. Le message qu’il véhicule est très juste. Il contribuera sans nul doute à faire bouger le regard de la société. »

« Un film qui peut ouvrir les yeux et le cœur. »

Nolwenn et Olivier, parents de Coline (3 ans et demi). Compte Instagram : @coline_journey

« Ce film ressemble beaucoup à notre histoire. Il montre bien combien on peut évoluer à des rythmes différents en tant que parents dans l’acceptation du handicap de son enfant. L’annonce est un choc. Elle vous plonge dans un état de sidération. Cela va parler à beaucoup de familles, faire remonter beaucoup d’émotions.

Pour nous, le choc a été d’autant plus violent que les praticiens ont été très abrupts. Dans le film, les médecins font preuve de beaucoup plus de bienveillance ! Après, c’est l’inconnu, même si nous étions déjà parents de deux enfants. J’ai mis plus de temps que Nolwenn à aimer Coline. Elle chamboulait tous mes plans. Et puis un jour, ça été comme une évidence. Cette petite fille, impossible de la renier !

Nous espérons que ce film ouvrira les yeux et le cœur de beaucoup de gens sur la trisomie 21, qu’il élargira les limites d’un monde étriqué, replié sur lui-même. Le travail de Stéphanie Pillonca est remarquable. Elle est convaincue par le message qu’elle veut faire passer. Comme nous, elle a compris que le handicap enrichit nos vies. »

Après la diffusion du téléfilm, à 22h50, l’animatrice Flavie Flament reçoit les comédiens et les familles. La soirée continuera avec un reportage Autistes ou trisomiques : différents et heureux ! diffusé en 2019 dans Zone Interdite et un documentaire d’Olivier Ponthus Trisomiques… et alors ? .

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