Handicap : violences sans frontières

Publié le 16 mars 2021 par Franck Seuret
Le tableau dressé par l'Agence européenne est raccord avec le constat de la Drees, en France : les personnes en situation de handicap sont beaucoup plus victimes de violences que les autres.

Une étude européenne montre que les personnes handicapées sont deux fois plus nombreuses à subir des violences que les autres. Mais aussi qu’elles sont plus souvent victimes de harcèlement, de cambriolages…

Les citoyens européens sont loin d’être égaux face aux actes de délinquance et de violence. Les hommes et les femmes en situation de handicap font partie des populations les plus exposées. Voilà ce que révèle l’étude menée par l’Agence européenne des droits fondamentaux (Fra). La première du genre, à cette échelle. 35 000 personnes y ont répondu, dans les 27 pays de l’UE, au Royaume-Uni et en Macédoine du nord.

Les personnes handicapées dans les groupes les plus à risques

17 % des personnes déclarant des limitations sévères dans leur vie quotidienne ont subi des violences physiques dans les cinq années précédant l’enquête (*). Qu’elles aient été poussées, giflées, frappées… C’est deux fois plus que pour celles qui ne sont pas limitées (8 %).

Les personnes handicapées font partie des groupes les plus à risque avec les ressortissants de groupes ethniques (22 %) ou sexuels (19 %) minoritaires.

50 % de victimes de cambriolage ces cinq dernières années

Cette surexposition des personnes en situation de handicap se retrouve pour tous les types de faits. Le harcèlement : 50 % en sont victimes contre 37 % pour les Européens ne déclarant pas de limitations. Les cambriolages : 15 % contre 7 %. Les fraudes à la carte bancaire ou à la banque en ligne : 14 % contre 6 %. Et les fraudes à la consommation : 36 % contre 23 %.

Un constat similaire en France

Le tableau dressé par l’Agence européenne est raccord avec le constat de la Drees, en France. Selon cette dernière, plus de 7 % des personnes en situation de handicap assuraient avoir subi des violences (contre 5,1 %).

C’est certes moins que dans l’enquête européenne (17 %). Mais la Drees interrogeait les sondés sur les deux années précédant, contre cinq ans pour l’Agence. Au final, les chiffres sont donc cohérents, avec une moyenne de 3,5 % par an de personnes victimes. Violent !

(*) Tous les chiffres de l’article portent sur les cinq années précédant l’enquête.

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