Mission paradis : trois copains handicapés en quête d’expérience sexuelle

Publié le 2 juin 2021 par Claudine Colozzi
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Même s'ils ne sont pas en situation de handicap, les comédiens forment un casting sincère et émouvant. © Star Invest Films France

Remake américain de Hasta la vista, Mission Paradis, en salles mercredi 2 juin, raconte le périple doux-amer de trois copains handicapés. Leur projet ? Perdre leur virginité et s’initier à la sexualité avec des prostituées du Château Paradis. Si on craignait qu’il ne se prenne les roues dans les clichés, le film tire plutôt bien son épingle du jeu. Même s’il en irritera certains, il a le mérite de soulever de bonnes questions autour de la sexualité des personnes en situation de handicap.

C’est toujours difficile les remakes, surtout quand on garde un excellent souvenir de l’original. Neuf ans après la sortie du foutraque Hasta la vista de Geoffrey Enthoven, Mission Paradis met à nouveau en scène trois jeunes handicapés qui partent au Canada où ils espèrent vivre leur première expérience sexuelle. Comme souvent dans ce genre de road-trip initiatique, les multiples rebondissements qu’ils vont vivre vont davantage les aider à se connaître plutôt qu’à les diriger vers la destination finale.

Un casting valide mais à la hauteur du sujet

Mission Paradis s’inspire de l’histoire d’Asta Philpot, un Américain atteint d’une maladie congénitale invalidante. Le quadragénaire est d’ailleurs coproducteur du film. En 2006, en compagnie de deux copains, il a décidé qu’il perdrait sa virginité dans un bordel espagnol. Depuis, il milite pour la reconnaissance des besoins sexuels des personnes handicapés.

Même s’ils ne sont pas en situation de handicap, les comédiens forment un casting sincère et émouvant. Mention spéciale à Grant Rosenmeyer (coaché par Asta Philpot, dont il joue le personnage) caustique, trivial, mais très touchant quand il baisse la garde. Hayden Szeto et Ravi Patel complètent ce trio improbable. Certaines scènes sont franchement hilarantes et très justes, notamment sur la relation parents-enfants, les derniers étant devenus de jeunes adultes.

Et si on écoutait ce que ces trois garçons expriment ?

Certes, Mission Paradis n’est pas le premier film qui aborde la question de la sexualité des personnes en situation de handicap. La réponse proposée continue de diviser l’opinion. Plutôt que s’insurger, peut-être serait-il plus judicieux d’écouter ce que Scotty, Matt et Mo expriment. Certains se reconnaîtront dans les doutes, frustrations et aspirations intimes de ces trois jeunes hommes. D’autres, évidemment pas.

Sans doute, on pourra regretter l’absence de point de vue féminin et quelques facilités de scénario. Reste que Mission Paradis évite de se prendre les roues dans les clichés et dans le pathos. Il pose surtout de bonnes questions sans faire de leçon de morale.

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