Inceste : une enquête destinée aux victimes en situation de handicap

Publié le 20 juillet 2021 par Élise Descamps
L'association Femmes pour le dire Femmes pour Agir veut en savoir plus sur les violences incestueuses subies par les personnes handicapées. © DR

L’inceste concerne aussi les personnes en situation de handicap. Mais les données manquent. L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir (FDFA) lance une enquête anonyme en ligne. 

On le sait, un enfant handicapé a 2,9 fois plus de risques d’être victime de violences sexuelles qu’un enfant non-porteur de handicap, selon des données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais parmi ces violences, quelle est la part de l’inceste ? Le fait de subir des actes sexuels d’un membre de sa famille (au sens large) concerne, dans la population générale, un Français sur dix, selon l’association Face à l’inceste. Plus précisément une fille sur cinq et un garçon sur treize.

#IncesteHandicap

Mais les données manquent concernant les personnes en situation de handicap. C’est pourquoi, l’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir, déjà très active sur le front des violences sexuelles, lance une grande enquête en ligne intitulée #IncesteHandicap sur les personnes en situation de handicap victimes de violences incestueuses. Une initiative qui fait suite à celle du 29 mars dernier : l’association avait alors lancé un appel à témoignages sur les réseaux sociaux.

Peuvent y répondre soit les personnes en situation de handicap ayant été victimes d’inceste, soit leurs proches, souhaitant contribuer à la recherche sur ce sujet.

Les questions portent d’abord sur le lien entre le répondant et la personne victime et le lien entre la victime et le membre de sa famille auteur d’inceste. Puis, sur la nature des violences. Attouchements, viol, confidences à caractère sexuel, exhibitionnisme, obligation de poser pour des photos ou vidéos à caractère sexuel.

Ensuite, sur le type de handicap de la personne. Il s’agira sans doute de compléter les données existantes selon lesquelles le risque de violences sexuelles – non spécifiquement incestueuses – est quasiment deux fois plus élevé quand il s’il s’agit d’un handicap mental. Enfin, une question porte sur le moment où cela s’est produit.

Proposition d’entretien

Ce questionnaire est anonyme et il n’est pas obligatoire de répondre à toutes les questions. Il se conclut par une invitation à être recontacté par l’association en vue d’un entretien sur la situation vécue.

Volontairement court (il prend une dizaine de minutes), la formulation de certaines questions peut sembler complexe à certaines personnes. Il peut être nécessaire de se faire accompagner.

Des contacts utiles

L’association Femmes pour le Dire, Femmes pour Agir rappelle sur son site tous les contacts utiles (lignes d’écoute et sites internet dédiés aux violences et violences sexuelles). Et notamment sa propre ligne Écoute Violences Femmes Handicapées (EVFH). Au 01 40 47 06 06, le lundi de 10 heures à 13 heures et de 14 h 30 à 17 h 30, et le jeudi de 10 heures à 13 heures. Joignable par mail pour les femmes sourdes ou malentendantes : ecoute@fdfa.fr

Revoir aussi le film Fleuve noir où un enfant de la famille, ayant un handicap mental, subit l’inceste de son père.

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