[Bulles de culture] : Faire face d’Ida Lupino, un film audacieux sur le handicap

Publié le 23 décembre 2021 par Claudine Colozzi
Des danseurs en fauteuil roulant, une image rare dans un film américain des années 1950. © Les Films du Camélia

Pour les fêtes, faire-face.fr vous propose de découvrir Never Fear, un film des années 1950 d’Ida Lupino. Son nom français ? Faire face ! L’histoire de Carol, une danseuse à la carrière bouleversée par une attaque de polio qui paralyse ses jambes. La réalisatrice américano-britannique, elle-même atteinte de cette pathologie à la naissance, aborde de manière inédite à l’époque le thème du handicap. Et pose un regard juste sans héroïsation excessive de son personnage principal.

Qui se souvient d’Ida Lupino ? Seule femme cinéaste des années 1950, elle s’est imposée avec un cinéma social n’hésitant pas à traiter des sujets tabous peu montrés dans des films. C’est le cas de Never Fear, traduit en français par Faire face (un clin d’œil au nom de notre média) qui raconte le parcours d’une jeune femme en centre de rééducation.

Après des années à travailler dur, Carol Williams, une jeune danseuse, touche enfin au but avec son partenaire. Leur spectacle est un succès. Brusquement frappée par la poliomyélite, elle se voit contrainte de renoncer à son métier et à sa passion. Comment vit-elle son handicap ? Comment réussira-t-elle à se reconstruire et à donner un nouvel élan à sa vie sans la danse ?

La réalité d’un centre de rééducation américain dans les années 50

L’intérêt du film réside dans l’aspect quasi documentaire qu’Ida Lupino décide de lui donner. Tourné en décors réels, avec des acteurs non-professionnels (de nombreux figurants sont de véritables médecins et patients), Faire face constitue une sorte de témoignage sur la réalité des ravages de la polio et de la rééducation dans les années 1950 aux États-Unis.

Certaines scènes s’avèrent étonnantes, notamment celle du bal où tous les patients se déplacent en fauteuil roulant. Le regard de la cinéaste sur cette histoire d’amour est aussi intéressant, car il valorise le propos féminin dans une société qui apparaît très lourdement patriarcale.

Faire face à l’irruption du handicap dans le couple

Enfin, Faire face aborde aussi les conséquences du handicap sur le couple. En effet, le film n’est pas uniquement le récit de la rééducation de Carol, il est aussi celui de Guy, son partenaire, bouleversé par l’irruption du handicap et rejeté par sa partenaire. Si chacun va essayer de se reconstruire, le dénouement de cette romance a des accents tragiques qui collent bien à l’époque, tout en résonnant encore aujourd’hui.

Le film est disponible en VOD sur la plateforme Universcine pour 2,99 €.

 

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