[Bulle de culture] Christophe André : un immense besoin de consolation

Publié le 11 février 2022 par Céline Roman
Après avoir été gravement malade et donc menacé par la mort, Christophe André nous offre un livre plein de sagesse sur la consolation.

D’une touchante force et d’une écriture bienfaisante, le dernier livre de Christophe André, Consolations : celles que l’on reçoit et celles que l’on donne, se parcourt comme un recueil de poésie. Un rendez-vous que l’on souhaiterait renouveler souvent.

Pour Christophe André, médecin psychiatre, cela ne fait aucun doute :
face à la vie et à ses désolations, la consolation est un besoin. Elle apaise nos chagrins, nous aide à affronter la souffrance, à la rendre supportable. Et surtout, à ne pas nous arrêter en chemin, à vivre encore. Bien sûr, elle n’est pas « une réparation magique », car ce qui est brisé le restera. De même qu’elle n’annule jamais la peine ressentie. Pour autant, elle est là, nécessaire, salutaire, telle « une réconciliation, une remise en lien avec la vie, les autres, et soi ».

Un art de l’empathie : consoler

Une présence silencieuse, un geste affectueux, un mot tendre… voilà des instants consolateurs qu’il est bon d’offrir – comme de recevoir. Il ne s’agit pas d’enjoliver la réalité ni de mentir mais d’être dans l’intention bienfaisante, dans la compassion, l’empathie. Sans se forcer, sans rien précipiter, avec patience et avec cœur. Parfois, face à certaines adversités, consoler peut devenir une longue et lente marche. Il faut du temps… Le temps de la consolation.

Consoler, c’est mettre de la joie, au moins un tout petit peu de joie, dans le cœur. »

 Un acte d’humilité : être consolé

De même qu’accepter d’être consolé s’avère difficile, car « c’est reconnaître que ce qui est perdu ne reviendra peut-être jamais ». Évidemment toutes les blessures ne se cicatrisent pas vraiment et certains chagrins persistent, en conservant une part d’inconsolable. Pour être consolé, il est nécessaire de vivre sa peine, tout en évitant d’en vouloir aux épargnés. Réussir à ne pas s’endurcir et faire l’aveu de sa faiblesse. Accepter l’aide offerte. « Permettre la tristesse et chercher à l’adoucir » ouvre la porte à la consolation.

Sortir grandis d’une épreuve n’a rien d’une évidence mais reste toujours possible. »

Une invitation à aimer la vie

La consolation se trouve en toute chose ou presque. Elle est là, discrète, en nous, autour de nous. Dans la nature qui nous reconnecte (« la souffrance nous emprisonne »), dans l’art. En lisant, en écrivant, en écoutant de la musique. Dans la foi, la méditation… Elle est dans l’action, loin de l’apitoiement et du renoncement, mais dans cette marche que nous invite à faire avec lui Christophe André. Celle qui nous mène à notre humanité et nous conduit à aimer la vie, même si…

Consolations : celles que l’on reçoit et celles que l’on donne, Christophe André, Éd. de l’Iconoclaste, 330 p., 21,90 €.

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