Ukraine : la guerre frappe durement les personnes handicapées

Publié le 8 mars 2022 par Emma Lepic
Le Conseil national consultatif des personnes handicapées rappelle aux États leurs responsabilités pour assurer la protection des personnes handicapées se trouvant en Ukraine.

Depuis le 24 février, la Russie envahit l’Ukraine. La guerre fait rage. Elle provoque morts, blessés et réfugiés jetés sur les routes. Parmi les victimes, les 2,7 millions de personnes handicapées ukrainiennes, plus vulnérables encore que le reste de la population. Quelques initiatives sont lancées pour les soutenir.

Bien souvent, les abris souterrains sont inaccessibles. Fuir les bombardements en empruntant les chemins de l’exil s’avère plus complexe, voire impossible, pour nombre de personnes à mobilité réduite. Dans les villes pilonnées par l’armée russe et pour certaines presque assiégées, les médicaments et le matériel médical manquent.

Manque d’eau, de nourriture, absence de couloirs humanitaires

Plus encore que le reste de la population ukrainienne, les 2,7 millions de personnes handicapées enregistrées par les associations locales subissent de plein fouet les conséquences de la guerre. Parmi elles, 82 000 enfants vivent dans des institutions, selon l’Unicef.

L’ONG délivrait ce chiffre en 2015 et pointait les difficiles conditions de vie de ces enfants, fragilisés déjà par les guerres précédentes, l’annexion de la Crimée par les Russes en 2014, par exemple. Le manque de nourriture et d’eau, l’absence de couloirs humanitaires aggravent la situation. Et à n’en pas douter, les bombardements causeront la survenue de handicaps chez nombre de victimes.

Aides opérationnelles, initiatives, témoignages

Aussi le 1er mars dernier, l’Assemblée nationale des personnes handicapées (NADP) a lancé un appel à la solidarité . Elle regroupe une centaine d’organisations de personnes en situation de handicap. Elle a demandé à ses homologues de défendre la paix, et de solliciter leurs pays respectifs pour qu’ils agissent aux côtés de l’Ukraine. Reste que peu d’aides opérationnelles sont actuellement mises en place.

Mais des initiatives commencent à voir le jour. Localement, d’abord. À l’image de JiM, fondation polonaise affiliée à Autisme-Europe, qui lance un appel à don en faveur de Child With Future. Cette association gère, à Kiev, une petite structure pour enfants autistes. Pour sa part, le Forum européen des personnes handicapées dédie une page de son site Internet à ce conflit. S’y trouvent initiatives, appels à dons et témoignages.

Droit de protection

En France, le Conseil national consultatif des personnes handicapées a rappelé dans un communiqué en date du 4 mars qu’en cas de conflit, la protection est due aux personnes en situation de handicap. Cela en vertu de la Convention relative aux droits des personnes handicapées de l’Onu ou de la résolution 2475-2019 du Conseil de sécurité de ces mêmes Nations unies.

Sur cette base, l’organisation réclame d’ouvrir des couloirs humanitaires, de veiller à l’intégrité physique des personnes et de leurs aidants. Sans oublier l’accessibilité de l’information pour leur permettre de se protéger au mieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.