Emploi : double discrimination pour les femmes en situation de handicap

Publié le 10 novembre 2022 par Emma Lepic
Selon une enquête de l’Ifop, 49 % des femmes en situation de handicap ont rencontré des difficultés au cours de leurs recherches d’emploi. Elles pâtissent de discriminations liées à leur handicap et à leur genre.

À l’occasion de la 26e édition de la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées (SEEPH), du 14 au 20 novembre, les associations DareWomenHandicap et Ladapt présentent des données chiffrées concordantes. Les deux organismes démontrent que parmi les femmes dans leur ensemble, celles en situation de handicap travaillent moins. Elles sont aussi plus souvent à temps partiel que les hommes handicapés et près de la moitié d’entre elles déclare avoir subi une forme de violence sexiste ou sexuelle.

Moins d’une femme handicapée sur deux (45 %) travaille, tandis qu’elles sont plus de deux sur trois (68 %) pour les femmes en général. L’association DareWomenHandicap rappelle ce chiffre établi par l’Insee en 2022. Elle souligne aussi que 46 % des femmes en situation de handicap occupent un poste à temps partiel – contre 21 % des hommes handicapés. De plus, seules 7 % d’entre elles exercent un métier de cadre ou une profession intellectuelle supérieure, contre 16 % des femmes dans leur ensemble.

Une recherche d’emploi difficile pour quasi une femme sur deux

Sur le plan professionnel, les femmes en situation de handicap rencontrent donc davantage de difficultés que les hommes porteurs de handicap et que les femmes valides. Elles pâtissent de discriminations liées à leur handicap et à leur genre.

Une double peine que confirme aussi le sondage Ifop* réalisé à la demande de l’association Ladapt, qui en a présenté les résultats le 9 novembre. Cette enquête quantitative montre que 49 % des femmes en situation de handicap ont rencontré des difficultés au cours de leurs recherches d’emploi, contre 38 % des hommes.

De façon générale, plus d’une sur deux (52 % contre 36 % des hommes) estime que sa vie professionnelle est compliquée. Et, suite logique, les deux tiers (67 %) disent rencontrer des problèmes d’argent, contre 54 % des hommes en situation de handicap ou 59 % des femmes dans leur ensemble.

Une importante charge mentale au travail pour plus d’une femme sur trois

Lorsqu’elles sont en poste, le sondage montre qu’elles sont satisfaites de leur situation dans 67 % des cas. C’est 5 % de moins que les femmes dans leur ensemble et 10 % de moins que les hommes. Elles sont particulièrement mécontentes (43 %) de leur possibilité d’accéder à des formations.

Malgré tout, à en croire leur charge mentale, elles apparaissent très investies dans leur travail. 40 % d’entre elles reconnaissent y penser pendant leurs vacances, contre 26 % des femmes dans leur ensemble. Elles avouent aussi rencontrer des difficultés pour dormir en lien avec leur emploi, pour 46 % d’entre elles, contre 42 % des hommes en situation de handicap.

Enfin, elles se révèlent souvent victimes de violences sexistes et sexuelles. Cela va de la moquerie (49 % des femmes interrogées) à l’insulte (35 %). Mais cela passe aussi par des invitations compromettantes (31 %) ou même des contacts sur des zones érogènes (22 %).

L’enquête Ifop a été réalisée fin octobre auprès de 2 002 personnes handicapées et d’un échantillon miroir de 2 001 personnes de la population générale.

Comment 3 commentaires

C’est malheureusement vrai. A l’époque où je cherchais, on ne m’a proposé que des emplois non rémunérés, estimant que je devrais être déja bien contente d’avoir du travail.
Je fais partie de l’association Femmes pour le Dire Femmes pour Agir (www.fdfa.fr ) qui lutte contre cette double discrimination depuis bientôt 20 ans. Femmes handicapées, rejoignez-nous, car ensemble, on est plus fortes.

Les femmes sourdes sont les premières victimes de la discrimination à l’embauche en France même si on est encore en 2023 ! La mentalité des employeurs ne change pas. C’est honteux ! On a compris que les ressources humaines préfèrent embaucher les personnes entendantes qui n’ont pas d’expériences professionnelles, cette situation est parfaitement injuste et cruelle envers les personnes sourdes qui se battent pour trouver un emploi à cause des obstacles professionnels. L’aménagement de poste est fait pour ça pour prendre un interprète en Langue des Signes dans le but d’accompagner les personnes sourdes, de sensibiliser la surdité, la culture sourde et la Langue des Signes auprès du public entendant dans le monde de travail avec l’aide de CAP Emploi et des associations. Ce n’est pas normal de discriminer les femmes sourdes de nos jours !!! On ne vous a rien fait ! On mérite d’être reconnu(e) et valorisé(e).
STOP LA DISCRIMINATION À L’EMBAUCHE ENVERS LES FEMMES SOURDES !

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