[En salles] Les Miens : comment le traumatisme crânien bouleverse l’équilibre familial

Publié le 24 novembre 2022 par Claudine Colozzi
Moussa (Sami Bouajila) et son frère Ryad (Roschdy Zem), deux frères réunis par un accident de la vie. © Le Pacte

Pour son dernier film Les Miens, sorti en salles le 23 novembre, Roschdy Zem a choisi comme point de départ un événement familial : le traumatisme crânien de son frère cadet Mustapha. Dans cette comédie, l’acteur et réalisateur aborde les conséquences que ce choc peut avoir pour la personne et ses proches. Une manière de sensibiliser à une pathologie qui touche 120 000 personnes chaque année en France.

Moussa a toujours été un homme doux, tourné vers les autres et dévoué à sa famille. Un soir, Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Méconnaissable, il balance à ses proches leurs quatre vérités. Seul son frère Ryad, présentateur télé isolé dans sa bulle de célébrité, trouve grâce à ses yeux… Pour écrire son dernier film, Roschdy ne s’en cache pas. Il s’est clairement inspiré de ce qui est arrivé à son frère Mustapha.

Du drame à la comédie

« Après un choc à la tête, cet homme si gentil est devenu quelqu’un au franc-parler désinhibé et féroce, raconte-t-il dans le dossier de présentation du film.  Cet événement a créé un cataclysme au sein de ma famille, qui est une famille à la fois très soudée et en proie aussi à des conflits, comme toutes les familles. Tout ce qui constitue cet accident nous a bouleversés. »

L’un des troubles cognitifs qui affecte les traumatisés crâniens est un manque de contrôle émotionnel (désinhibition, impulsivité, irritabilité…). Et le film le montre. « La personnalité tout à coup sans filtre de mon frère, le bouleversement que ses réactions provoquent, sont tels que l’on passe sans cesse du drame à la comédie. » Si ce changement redistribue les cartes au sein des familles, il permet aussi de crever des abcès bien ancrés et de repartir sur d’autres bases.

Le neurologue dans son propre rôle

En parallèle de la sortie du film, fin octobre, Mustapha Zem a publié  son premier livre Les Pas perdus dans lequel il raconte les moments douloureux qu’il a vécus. Mais il évoque aussi son histoire familiale et ses retrouvailles avec son frère Roschdy à l’occasion du traumatisme crânien.

Pris en charge par le neurologue Jean-François Chermann (qui joue son propre rôle à l’écran), il a récupéré en quelques mois. D’autres personnes gardent des séquelles très invalidantes. « Même si ce mot n’appartient pas au jargon médical, les médecins ont parlé de miracle », a déclaré Mustapha Zem dans l’émission C à vous sur France 5, diffusée le 21 novembre. Alors que les patients vivent une convalescence d’environ deux ans et demi, Mustapha s’est remis en seulement neuf mois.

Le traumatisme crânien touche plus de 120 000 cas chaque année en France, dont 10 000 sont sévères avec des séquelles et des handicaps invalidants. Il s’agit de la première cause de mortalité chez les 15-25 ans. Et c’est la première cause de handicap sévère chez les moins de 45 ans.

 

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