Rendez-vous lecture du vendredi

Deux témoignages touchants et troublants où place est accordée à la fragilité comme à la faiblesse. L’un révèle le doux pouvoir bienfaisant et thérapeutique de la caresse. L’autre laisse à penser qu’il n’y a pas une seule et unique façon de voir les choses – au point d’envisager la malvoyance comme une force.

La caresse au cœur du soin

Dans une période où la pandémie de Covid-19 nous a éloignés les uns des autres et a banni tout contact, l’auteure, spécialisée en psychiatrie du sujet âgé, réhabilite la caresse, notamment pour ses effets thérapeutiques. D’où vient le pouvoir de cette « générosité pudique » ? Que rapportent les scientifiques de son impact sur la santé physique et mentale quel que soit l’âge où nous la recevons ? La caresse comme ultime recours quand il devient impossible de communiquer avec les patients les plus vulnérables. Un voyage passionnant émaillé d’anecdotes qui s’achève sur un « plaidoyer pour une éthique soignante de la caresse ». Claudine Colozzi

♦ La Force de la caresse, D^r Véronique Lefebvre des Noëttes, éd. du Rocher, 200 p., 17,90 €.

Clairvoyance

Après la perte d’un œil, et donc la fin de la vision binoculaire et stéréoscopique (vision du relief), Thierry Soulard décrit ce qu’il a ressenti, confronté à cette réalité qui ne « semble n’avoir plus d’épaisseur ». Convoquant peintres malvoyants (Monet, Degas…) et philosophes (Platon, Descartes…), l’auteur tente de répondre à la question : qu’est-ce que voir ? Et puisque nous aurions davantage à entrevoir, la malvoyance ne serait-elle pas en fait un atout ? Un livre singulier et inspiré, invitant à une joyeuse méditation. Olivier Clot-Faybesse

♦ Le Risque de voir, Thierry Soulard, éd. du Cerf, 192 p., 16 €.