Comment l’intelligence artificielle aide à prédire les troubles anxieux

Publié le 19 janvier 2023 par Pauline Hervé
Les troubles anxieux toucheraient plus de 20% des Français au moins une fois dans leur vie.

Des chercheurs de l’Inserm ont identifié, grâce à une étude menée sur 2 000 adolescents, les principaux signes avant-coureurs d’une anxiété pathologique à l’âge adulte. Pour mieux la prendre en charge et limiter ses conséquences dans la vie quotidienne.

Les troubles anxieux sont les troubles psychiatriques les plus courants dans la population générale. Anxiété généralisée, phobies, attaques de panique, anxiété sociale…  On parle de troubles anxieux lorsqu’une personne ressent une angoisse forte, durable, sans lien avec un danger réel. Et que cette dernière perturbe son fonctionnement au quotidien. Environ 21 % des adultes seraient concernés au moins une fois dans leur vie. Or, ces troubles débutent souvent dans l’enfance ou l’adolescence, passant parfois inaperçus. Pourtant, avec une prise en charge adéquate – psychothérapie et médicaments si besoin – il est possible d’en guérir.

C’est pour mieux les repérer qu‘une équipe de l’Inserm a lancé une grande étude parmi des jeunes, âgés de 14 à 23 ans. Plus de 2 000 volontaires ont répondu à des questionnaires en ligne sur leur état psychologique à différents âges. La masse de résultats a été analysée grâce à un algorithme et à la puissance de calcul de l’intelligence artificielle.

Trois grands signes avant-coureurs

Les résultats ont permis de mettre en lumière trois grands facteurs prédictifs de troubles anxieux :

  • le neuroticisme ou la tendance persistance à ressentir des émotions négatives (peur, gêne, colère) et une difficulté à gérer le stress ;
  • le désespoir, autrement dit un faible optimisme et peu de confiance en soi ;
  • les symptômes émotionnels comme les maux de tête ou d’estomac, le fait d’être très souvent inquiet, malheureux, ou apeuré dans la vie quotidienne.

« Ces prédicteurs ou signe avant-coureurs identifiés pourraient permettre de détecter les personnes à risque plus tôt et de leur proposer une intervention adaptée et personnalisée, tout en limitant la progression de ces pathologies et leurs conséquences sur la vie quotidienne », souligne Jean-Luc Martinot, directeur de recherche à l’Inserm et pédopsychiatre, coauteur de cette étude. Cette anticipation serait précieuse dans un pays qui reste l’un des plus gros consommateurs d’anxiolytiques au monde.

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