Paris 2024 : des personnes handicapées parmi les volontaires

Les organisateurs des jeux Olympiques (26 juillet au 11 août) et Paralympiques (28 août au 8 septembre) recrutent 45 000 bénévoles et espèrent compter 3 000 personnes en situation de handicap parmi eux. Ils ont donc fait appel aux associations pour un prérecrutement. Mais il reste possible de candidater individuellement via un portail dédié jusqu’au 3 mai. À condition de trouver soi-même un lieu d’hébergement et un moyen de transport adapté.

Être âgé de 18 ans au 1^er janvier 2024 et disposer d’un casier judiciaire vierge. Voilà les deux conditions, allégées^*, réservées aux personnes en situation de handicap désireuses de devenir bénévoles lors des jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Les pouvoirs publics affichent leur volonté d’en compter 3 000, sur les 45 000 attendus globalement. Pour cela, ils ont lancé, en 2022, un appel à manifestation d’intérêt auprès des associations représentatives. Celles-ci pouvaient prérecruter des volontaires.

« Derrière la volonté de la France de rendre les Jeux véritablement inclusifs dans leur ensemble, il existe un enjeu de visibilité du handicap », souligne Laurence Potte-Bonneville, directrice générale adjointe de la Fondation des Amis de l’Atelier.

Un fort enthousiasme

L’association a répondu favorablement à la sollicitation, d’autant qu’elle s’attache déjà depuis plusieurs années à favoriser le bénévolat des personnes handicapées qu’elle accompagne. Elle a identifié 280 candidats, qu’elle inscrit actuellement sur la plateforme dédiée. « Nous avons été dépassés par l’enthousiasme », raconte Laurence Potte-Bonneville, qui avait annoncé au départ, en répondant à la sollicitation des pouvoirs publics, 250 volontaires.

APF France handicap, elle aussi, en a rassemblé 280. Des candidats repérés sans difficulté majeure. Plus d’un an avant les Jeux, les deux associations accompagnent les personnes ainsi pressenties pour les aider à se préparer.

APF France handicap propose d’acquérir des notions d’anglais, de suivre une initiation aux premiers secours, ou encore de se former à la prise de parole. La Fondation des Amis de l’Atelier a mis des personnes en situation sur d’autres événements sportifs, comme des compétitions de la Fédération française de sport adapté, ou le Tournoi des 6 nations de rugby. En guise d’entraînement.

Hébergements et transports : un casse-tête

Les organisateurs des Jeux n’assurent ni hébergement accessible ni transports adaptés. Les associations s’emploient donc dès maintenant à trouver des solutions. APF France handicap compte un tiers de Franciliens parmi les bénévoles identifiés. Pour les autres, elle cherche à nouer des partenariats, avec la Fédération française handisport, par exemple. Ceci afin de trouver des logements adaptés en Île-de-France, mais aussi à proximité des autres sites olympiques où ils interviendront.

Elle utilisera aussi tous les minibus de ses établissements et services pendant les Jeux pour acheminer les bénévoles sur leurs lieux d’intervention. De son côté, la Fondation des Amis de l’Atelier prévoit que les établissements et services se chargent de conduire sur place leurs participants.

Missions variées

Sur place, les bénévoles en situation de handicap pourront être accompagnés. Ainsi la Fondation des Amis de l’Atelier prévoit, par exemple, la présence d’un professionnel par groupe de cinq volontaires.
Les missions d’accueil, d’orientation, de placement dans les gradins ou encore d’accompagnement des athlètes sont variées. Et devraient pouvoir convenir à nombre de personnes.

Candidatures toujours ouvertes

Jusqu’au 5 mai, les personnes porteuses de handicap qui n’ont pas été repérées par une association peuvent s’inscrire de façon autonome sur le portail prévu à cet effet. Elles recevront un retour des organisateurs entre septembre et décembre prochains.

Guilherm, Florence et Nadège, tous trois travailleurs au sein de l’Ésat de Châtillon géré par la Fondation des Amis de l’Atelier ont candidaté. Florence espère pouvoir donner des médailles, Nadège aider les spectateurs à s’asseoir dans les tribunes, Guilherm soutenir des athlètes. Et ils sont fiers de leur engagement.

^* Les personnes sans handicap doivent remplir deux conditions supplémentaires : parler français ou anglais et se rendre disponibles au moins 10 jours sur la période.