Georgio Loiseau, maire en grève de la faim : « Je me bats pour toutes les familles d’enfants autistes sans solution »

Publié le 29 mai 2023 par Claudine Colozzi
« Je n'arrêterai mon mouvement que lorsqu'on s'occupera de l'ensemble des enfants qui sont sans solution », a déclaré Georgio Loiseau, bien déterminé à faire le buzz médiatique. © Capture France 3 Normandie.

Lundi 29 mai, Georgio Loiseau, maire de Poses (Eure) et père d’un enfant autiste, a entamé une grève de la faim. Une centaine de personnes sont venues le soutenir devant la cité administrative d’Évreux. Par ce geste fort, l’élu de cette petite commune, très actif dans le champ du handicap, dénonce l’impasse dans laquelle il se trouve avec son fils âgé de 12 ans, sans solution pour la rentrée prochaine. Plus largement, il alerte sur le manque de structures et de solutions adaptées pour les enfants autistes.

Faire-face.fr : Vous avez annoncé cette grève de la faim dans une vidéo mise en ligne sur Facebook mercredi 24 mai. Comment vous êtes-vous résolu à une telle décision ?

Georgio Loiseau : Mon fils âgé de 12 ans se retrouve sans établissement d’accueil pour la rentrée prochaine. Depuis 2018, il est scolarisé dans l’Unité d’enseignement en élémentaire autisme (UEEA) que j’ai créée dans ma commune faute de solution.  Lorsque nous avons demandé une orientation en IME, la réponse a été : “Il n’y a pas de place.” Dans un établissement, il était même 45e sur la liste d’attente alors que seuls trois enfants sont admis chaque année. À ce rythme-là, il n’est pas près d’être accueilli.

Le handicap, tout le monde s’en fout !

F-f.fr : Président d’une association, L’oiseau bleu 27, très engagé en tant qu’élu en faveur du handicap, vous connaissez bien la situation. Pourquoi ce coup de gueule ?

G.L : Parce qu’il faut bien le dire, le handicap, tout le monde s’en fout I Les aidants familiaux, même si je préfère parler d‘« aimants familiaux », sont complètement ignorés. Par cette action, je ne souhaite pas seulement alerter sur ma situation personnelle. Je me bats pour toutes les familles d’enfants autistes sans solution. Beaucoup souffrent en silence. Et, plus le handicap est lourd, moins on les entend.

Jusqu’à sept ans d’attente pour obtenir une place, ce n’est pas acceptable. Nous voulons du concret. Nous en avons assez des effets d’annonce. »

Georgio Loiseau et son fils Elyes, 12 ans. © Capture Facebook.

F-f.fr : Que demandez-vous ?

G.L : Jusqu’à sept ans d’attente pour obtenir une place, ce n’est pas acceptable. Nous voulons du concret. Nous en avons assez des effets d’annonce.

Récemment, lors de la dernière Conférence nationale du handicap, le chef de l’État a promis 50 000 nouvelles solutions dans le médico-social.  À quelle échéance ? Dans quel département ? Par exemple, l’Eure est le département qui souffre du plus important manque de places en établissements médico-sociaux.

Il faut que les politiques publiques changent

F-f.fr : Les choses commencent-elles à bouger ?

G.L : Depuis la publication de ma vidéo, j’ai reçu des amorces de solutions pour Elyes. Mais il faut aussi qu’on trouve des solutions pérennes pour les familles sans solution pour leurs enfants. 

Cette semaine, je rencontre le président du Conseil départemental de l’Eure. Et j’espère aussi échanger avec la direction générale de l’ARS (Agence Régionale de Santé) de Normandie. Dénoncer les manquements de la République, en étant moi-même élu de la République, est un signal fort que je veux envoyer. Car, il faut que les politiques publiques changent.

Un maire engagé

Georgio Loiseau a été élu maire de Poses, une petite commune de l’Eure de 1200 habitants en 2020. Services, mobilité, il bataille pour que son territoire rural réponde aux besoins des personnes en situation de handicap. Faire Face l’avait rencontré en 2022 pour son dossier consacré à la ruralité.

 

 

 

Comment 1 commentaire

Merci M. Le Maire, sans votre voix d élus, la nôtre ne porte pas et ne veut être entendu….parents d une jeune fille atteinte d une maladie rare, ayant quitté Paris pour le sud étant en rupture de solutions, voici 28 ans que nous luttons quotidiennement pour assurer la survie de notre enfant….rien n a bougé , pire, la politique semble reléguer nos enfants à la maison….on vieillit, on fatigue les meurette ne sont pas à la hauteur du regard que nos enfants portent sur nous!

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