Cancer de la vessie : alerte prévention

Publié le 13 mai 2024 par Emma Lepic
Selon l’Association française d’urologie, le tabagisme cause plus d’un cancer de la vessie sur deux chez les hommes (53 %) et près de 4 sur 10 chez les femmes (39 %). © DR

Repérer les signaux d’alerte caractéristiques, veiller à son alimentation et à son hydratation, éviter de fumer. L’Association française d’urologie et l’association de patients Cancer vessie France ont lancé en mai une campagne d’information sur ce cancer. Souvent agressif, il cause environ 5 000 décès en France chaque année. Mais prévenir et poser le diagnostic tôt permet une meilleure prise en charge.

Les fumeurs rencontrent 5,5 fois plus le risques de subir un cancer de la vessie que les non-fumeurs. Selon l’Association française d’urologie (AFU), le tabagisme actif cause ainsi plus d’un cancer de la vessie sur deux chez les hommes (53 %) et près de 4 sur 10 chez les femmes (39 %). Fumer compte donc parmi les premières causes du 5e cancer le plus présent en France, le 2e urologique après celui de la prostate.

Améliorer le diagnostic

Ce cancer touche chaque année en France entre 13 et 20 000 nouvelles personnes. Et il peut se montrer très agressif. Lorsque le diagnostic est tardif, et a laissé le temps à la tumeur de s’implanter dans le muscle de la vessie, seul un patient sur deux survit dans les 5 ans qui suivent. Ce taux tombe à 5 % lorsqu’il y a des métastases.

C’est pourquoi, l’AFU et Cancer vessie France entendent faire de la 4e édition du mois du cancer de la vessie une occasion de sensibiliser aux signaux d’alerte. Avec comme objectif d’aider à les repérer pour obtenir un diagnostic le plus tôt possible. Aujourd’hui, dans un cas sur deux, c’est une autre maladie, une cystite par exemple, qui sert de signal d’alerte. Au risque de retarder une prise en charge adaptée.

Urines rouges, je me bouge

Premier signe à ne jamais négliger : du sang dans les urines. Il est en effet présent neuf fois sur dix en cas de cancer de la vessie. D’où le slogan retenu dans cette campagne de communication : “Urines rouges, je me bouge”. Autre signal : des irritations vésicales mais sans microbe. Autrement dit, ce n’est pas parce qu’il n’y a pas de cystite qu’il n’y a rien à soigner.

Les personnes para et tétraplégiques doivent se montrer particulièrement attentives. « Certaines prises en charge thérapeutiques, comme une sonde à demeure, peuvent causer des inflammations de la vessie, explique le Professeur Yann Neuzillet, membre de l’AFU. À très long terme, cela peut entraîner un cancer de la vessie. »

Arrêter de fumer

Les autres mesures de prévention tiennent à l’hygiène de vie. En commençant par arrêter de fumer. Au besoin en se faisant aider par des professionnels de l’addiction ou des interlocuteurs de Tabac info Service. Le cannabis, lui, n’est pas plus dangereux, en soi, que le tabac. Le problème ce sont les produits avec lesquels il est parfois coupé. De même, alerte l’Afu, même si aucune étude scientifique ne peut le chiffrer, la consommation de produits ultra transformés engendrerait des risques.

S’hydrater en eau et uriner régulièrement contribue, aussi, à améliorer les chances de ne pas contracter ce cancer. « L’urine, c’est l’expulsion des toxines du sang, résume Yann Neuzillet. Donc moins on en absorbe, moins on en rejette. Et moins on les stocke longtemps dans ce réservoir qu’est notre vessie, mieux c’est ! » Enfin, pratiquer une activité physique quotidiennement permet de conserver son capital santé de façon générale.

Comment 1 commentaire

Merci, tout cela est très intéressant. Je me demande si les médicaments pour le contrôle de la miction comme la Silosodine ou la Fesoterodne pourraient présenter un risque ?

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