Santé mentale : un manifeste pour le rétablissement et le pouvoir d’agir

Publié le 3 février 2022 par Corinne Manoury
Le pouvoir d'agir, c'est aussi associer les personnes soignées et accompagnées à la gouvernance. Elles posent ici avec les salariés de la fondation ARHM. © ARHM

À l’origine de dispositifs innovants de prévention et de prise en charge des troubles psychiques, la fondation ARHM lance un manifeste. À travers cinq engagements, elle y plaide pour un changement de regard et de pratiques. Pour que les personnes concernées trouvent un nouvel équilibre et leur place dans la société.

“Une question de santé, mais surtout de société !” Tel est le sous-titre du Manifeste pour le rétablissement et le pouvoir d’agir lancé le 27 janvier par la fondation ARHM. Une organisation implantée dans le Rhône qui, avec une trentaine de structures et services, soigne et accompagne quelque 16 000 adultes et enfants dans les domaines de la santé mentale, du handicap et des addictions.

« Un Français sur cinq vit avec un trouble psychique, et l’OMS estime qu’une personne sur quatre en connaîtra un au cours de sa vie. Avec près de vingt-trois milliards d’euros, c’est le premier poste de dépenses en santé devant le cancer et les maladies cardiovasculaires », rappelle en effet Agnès Marie-Égyptienne, directrice générale de la fondation. Avant d’évoquer les conséquences : une espérance de vie deux à cinq fois plus défavorable, des risques d’isolement, de perte d’emploi, de logement…

Le rétablissement, source d’espoir

« Or, il est possible d’avoir une autre vision de la psychiatrie que celle d’une personne en crise, ajoute-elle. En prenant en compte ses attentes, en la plaçant au cœur de ce qui est proposé. » Le rétablissement, ce processus dans lequel on apprend à vivre avec sa maladie, devenant alors une « source d’espoir pour retrouver sa capacité d’agir ».

« Connaître sa maladie, adapter son quotidien, retrouver des capacités et trouver sa place dans la communauté. Le rétablissement est une quête identitaire intime », complète Ludovic Serna, cadre supérieur de santé au centre hospitalier Saint Jean de Dieu. Tandis que Nicolas Rameau, personne “concernée”, témoigne du travail associatif qui l’a « sorti de chez lui ». Il est en effet notamment impliqué dans la construction du projet territorial de santé mentale du Rhône.

Retrouver son pouvoir d’agir

Nicolas est également membre du comité des personnes soignées et accompagnées de la fondation ARHM. Promotrice d’un modèle de gouvernance inclusive, la fondation a en effet appliqué le principe “rien de ce qui nous concerne sans nous”. Et permis qu’une personne de ce comité intègre ensuite le conseil d’administration.

Autre innovation, l’ouverture en 2019 d’un Samsah dédié au rétablissement. Avec des pair-aidants sous statut professionnel et des réunions de projet où la personne accompagnée exprime ses objectifs et l’aide qu’elle attend des professionnels. La fondation s’est également dotée d’une équipe mobile d’intervention précoce. Pour observer, évaluer et transférer des compétences aux autres professionnels de l’accompagnement en cas de comportements problématiques.

Les 5 engagements du manifeste

1. Lutter contre les préjugés.
2. Favoriser la prévention et les interventions précoces.
3. Affirmer l’objectif d’autonomie et d’inclusion.
4. Développer la pair-aidance pour favoriser le rétablissement.
5. Promouvoir un modèle de gouvernance inclusive.

Pour le signer, rendez-vous sur manifeste.fondationarhm.fr

Comment 1 commentaire

Bonjour,
Je connais en tant que famille, le travail fait en psychiatrie institutionnelle. Quelle pourrait être votre différence ?
avec l’approche Jean Oury?
Je suis preneuse de vos précisions.Merci beaucoup.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.