« M’occuper de ma fille n’est pas un sacrifice », Marielle, aidante de Mathilde, 26 ans, atteinte du syndrome de Rett

Publié le 6 octobre 2022 par Claudine Colozzi
D'un commun accord avec son mari, Marielle Rolinat a arrêté de travailler pour s'occuper de leur fille, Mathilde, atteinte du syndrome de Rett, une maladie génétique rare.

À l’occasion de la journée nationale des aidants, le 6 octobre, Faire-face.fr leur donne la parole. Mère de trois enfants, Marielle Rolinat, 56 ans, est l’aidante familiale de sa deuxième fille, Mathilde, 26 ans, atteinte du syndrome de Rett. Si elle s’est mise en retrait d’une vie professionnelle, elle est très engagée dans le milieu associatif. Notamment dans le dispositif d’APF France handicap, RePairs Aidants.

Faire-face.fr : Quand avez-vous décidé de mettre votre vie professionnelle entre parenthèses ?

Marielle Rolinat : On a diagnostiqué la maladie de Mathilde à l’âge de 2 ans. À l’époque, je travaillais dans le secteur bancaire. Et, d’un commun accord avec mon mari, j’ai décidé de ne plus travailler pour m’occuper d’elle. Je n’ai jamais considéré ce choix comme un sacrifice.

J’ai rapidement compris qu’il me faudrait être disponible pour ma fille mais aussi pour son frère aîné. Puis, pour sa sœur qui est arrivée trois ans plus tard. Je devais être présente pour le reste de la fratrie. Le handicap de Mathilde n’a jamais conditionné toute notre vie de famille.

J’ai toujours veillé à bien séparer mon rôle de mère et celui d’aidante. »

F-f.fr : Être proche aidante signifie-t-il se consacrer uniquement à la personne aidée ?

M.R : Cela occupe une grande partie de mon temps, car Mathilde, atteinte du syndrome de Rett, est dépendante pour tous les actes de la vie quotidienne. Mais j’ai toujours veillé à bien séparer mon rôle de mère et celui d’aidante. Aujourd’hui, elle est externe dans une maison d’accueil spécialisée (Mas). Je m’occupe d’elle le soir, le week-end et durant les vacances.

Nos deux autres enfants ont quitté la maison. C’est vrai que par rapport à d’autres personnes de notre âge, nous avons cette contrainte, mais cela fait partie de notre vie. Cet été, nous sommes allés voir notre fille cadette au Canada avec Mathilde. Cela a nécessité un peu d’organisation, mais nous y sommes arrivés.

Ne plus avoir de vie professionnelle ne signifie pas ne plus avoir d’ouverture sociale. »

F-f.fr : Pourquoi est-ce important de se ménager du temps pour soi ?

M.R : Parce que si je ne suis pas en forme, je ne suis pas en capacité de bien m’occuper de Mathilde. J’ai toujours essayé de prendre soin de moi, de trouver un équilibre. La vie d’aidante n’est pas linéaire. Je peux avoir des coups de mou à cause d’une mauvaise nuit ou de problèmes de santé de Mathilde. Mais j’ai eu de la chance d’être toujours soutenue par mon entourage.

Et puis, ne plus avoir de vie professionnelle ne signifie pas ne plus avoir d’ouverture sociale. J’ai très vite décidé de m’engager dans des associations, notamment APF France handicap. J’ai été élue comme représentante des parents d’élèves. Enfin,  je me suis également engagée en politique. Ainsi, j’ai été conseillère municipale pendant six ans.

F-f.fr : Que vous a apporté le dispositif RePair Aidants ?

M.R : Une prise de conscience. Participer aux séances de formation RePair Aidants incite à se poser des questions sur sa vie d’aidant. C’est salutaire. Depuis quelques années, j’interviens en tant que pair-aidante pour animer des formations en binôme avec un professionnel. Même si toutes les situations sont différentes, cela m’a beaucoup apporté d’échanger avec d’autres proches aidants.

Comment 3 commentaires

Pourquoi faire toujours témoigner des personnes d’un niveau socio-professionnel et socio-culturel privilégié non représentatives de la majorité des familles avec personne handicapée ? des personnes qui sont « bien entourées » , peuvent se permettre financièrement de ne pas travailler et même s’épanouir autrement, sans souci de « qui va s’occuper de mon enfant quand je serai en réunion de conseil municipal » par exemple ? Ce type de témoignage est contre-productif

Nous avons publié trois témoignages d’aidants dans des situations différentes. Donc non, nous ne publions pas que des témoignages de personnes “privilégiées” comme vous dites. Notre rôle c’est de montrer une pluralité de situations et c’est ce que nous faisons sur ce site et dans le magazine. Cordialement, la rédaction

bonjour
pas facile tous les jours le métier d aidante surtous que les patrons n arrive pas a comprendre que ce n est pas nous les handicapés mais nos enfants . moi je suis aide médico psychologique on m a clairement dit :
que je ne pouvais pas faire les 2 . on m a également dit que je ne devrais pas dire que j avais un enfant handicapé je trouve cela nul .
pour moi je ne peux pas le caché .
il y a encore beaucoup a faire sur la place des aidants .
aussi bien que pour l isolement , les portes que l on nous ferme …
je vous souhaite une bonne journée et bravo a vous . sandrine

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