Women’s Cup rugby-fauteuil : « J’espère que ce sport sera davantage connu »

Publié le 9 mars 2023 par Emma Lepic
La Women's Cup est un bon moyen de montrer que la pratique du rugby-fauteuil n'est pas réservée aux hommes.

La troisième Women’s Cup rugby-fauteuil se déroule à Paris du 9 au 11 mars. Les 42 athlètes, répartis en cinq équipes, vont s’y affronter au cours de douze matchs. Parmi elles, Anne-Élisabeth d’Acremont, 24 ans, membre de l’équipe de France mixte développement. Elle espère voir bientôt davantage de femmes s’adonner à ce sport de contact qu’elle affectionne.

Faire-face.fr : Pourquoi avez-vous choisi le rugby-fauteuil, un sport encore peu féminisé ?

Anne-Élisabeth d’Acremont : Je pratique à la fois le basket-fauteuil et le rugby-fauteuil à un haut niveau. J’aime les sports d’équipe. Et j’ai choisi le rugby aussi parce que c’est un sport de contact. Il m’a permis de retrouver des sensations éprouvées lorsque j’étais valide.

Aujourd’hui, une maladie neurologique me conduit à me déplacer en fauteuil roulant manuel et me handicape au niveau des membres supérieurs. Je peine ainsi à ouvrir les mains. Je suis tombée plusieurs fois au rugby, mais cela ne m’inquiète pas. De toute façon, c’est le fauteuil qui prend.

F-f.fr : Que pensez-vous de la place des femmes dans le rugby-fauteuil ?

A-É.A : Je suis aujourd’hui la seule fille en équipe de France développement de rugby [l’équivalent des espoirs, NDLR]. Cela ne m’a jamais posé de soucis de jouer avec des garçons. Même si parfois certains adversaires masculins se sont mal comportés à mon égard, moi, la fille qui les contrait.

Il faudrait une meilleure reconnaissance, y compris financière.”

F-f.fr : Qu’espérez-vous des jeux Paralympiques de Paris 2024 ?

A-É.A : Si l’équipe de France de basket est sélectionnée, je pourrais y participer. Celle de rugby est déjà qualifiée mais là, pour moi, ce sera sans doute trop tôt. J’espère toutefois que ce sport sera davantage connu. Une meilleure couverture médiatique, davantage de diffusion des matchs à la télévision, nous aideraient bien aussi.

D’une façon générale, il faudrait une meilleure reconnaissance des athlètes de haut niveau, une reconnaissance également financière. Moi, par exemple, je ne suis pas payée et que nous sommes nombreuses à devoir jongler entre un travail, les entraînements dans notre club, d’autres séances en équipe de France… Beaucoup de filles doivent prendre des jours de congé pour participer aux entraînements.

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Nous connaissons les difficultés du sport, même s’il s’agit d’un sport paralympique. Au Brésil, ce n’est pas différent – nous avons même des ressources publiques – mais la reconnaissance de la presse est très faible, ce qui conduit à l’ignorance du public. Nous souhaitons beaucoup de succès à l’équipe de France.

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