Les promesses de l’impression de tissus humains
Avec l’implantation chez l’homme de prothèses sur mesure réalisées par impression 3D laser, une première étape a été franchie. L’avenir est maintenant à la copie du vivant, c’est-à-dire la reproduction de tissus biologiques à des fins de médecine régénérative.
« Quand les chercheurs pourront créer des tissus fonctionnels, ils seront alors capables de modifier ces tissus pour les améliorer », explique Fabien Guillemot, chargé de recherche de l’Inserm. Ce scientifique travaille au Laboratoire de bio-ingénierie tissulaire de Bordeaux, une unité pionnière depuis 2005 dans le développement de l’impression assistée par laser de tissus humains.
Multiples perspectives médicales
Plus précisément, trois grandes problématiques vont être explorées en se basant sur cette technologie d’impression du vivant. Dans l’immédiat, il s’agit de reproduire la physiologie de tissus humains sains ou pathologiques afin de tester (modèles prédictifs) des molécules ou autres candidats potentiellement thérapeutiques.
Plus tard (d’ici trois à cinq ans), les chercheurs comptent ensuite réaliser des tissus individualisés, c’est-à-dire obtenus à partir des cellules d’un patient. L’objectif ? Sélectionner et développer des traitements personnalisés.
Enfin dans sept à dix ans, cap vers la médecine régénératrice. Grâce à une chirurgie assistée par ordinateur, les tissus imprimés in vivo seraient implantés directement à l’endroit même de la lésion ou du dysfonctionnement.
Les cellules copiées conservent les mêmes propriétés
Le procédé d’impression 3D du vivant par laser permet de positionner les cellules et de les assembler, grâce à une encre biologique (milieu physiologique proche du vivant), couche par couche. Et ce avec une très haute résolution, une vitesse d’exécution élevée et une viabilité des cellules imprimées de l’ordre de 97%.
En modélisant ainsi la dynamique des constituants des tissus biologiques, un tel procédé aboutit à la fabrication de tissus complexes – imprimer un organe fonctionnel n’est pas (encore ?) à l’ordre du jour. Surtout, la bio-impression de cellules souches humaines adultes n’affecte pas leur capacité de différenciation cellulaire, une propriété indispensable à leur utilisation en médecine régénérative. O. Clot-Faybesse
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