Spondyloarthrite : protéger et soulager grâce aux traitements anti-inflammatoires

Publié le 12 octobre 2015 par Olivier Clot-Faybesse
Densitométrie osseuse © Inserm, E. Dehausse

Maladie affectant principalement la colonne vertébrale et les articulations du bassin, la spondyloarthrite est associée à une perte de la densité osseuse dès les stades précoces. Cette baisse semble pouvoir être ralentie, voire évitée, grâce aux traitements anti-inflammatoires.

Spondyloarthrite ou spondylarthrite ankylosante. Deux appellations pour une même maladie touchant la colonne vertébrale et les articulations sacro-iliaques du bassin des patients. Cette atteinte inflammatoire chronique a pour spécificité d’entraîner très vite une détérioration des os et une perte de leur densité.
Si les traitements anti-inflammatoires soulagent les symptômes, notamment la douleur, les scientifiques viennent de démontrer qu’ils préviennent également la diminution de densité osseuse liée à la maladie. C’est, en effet, ce que révèlent les travaux d’une équipe Inserm (unité 1153 Inserm/Université Paris-Descartes) menés en collaboration avec les services de rhumatologie des hôpitaux Cochin et Bicêtre et parus dans l’édition de septembre de la revue Rheumatology.

Suivi de la densité osseuse des patients dans le temps

La clé ayant permis d’obtenir ce résultat repose sur une vaste étude concernant une cohorte de plus de 700 personnes (sujets malades ou sains), recrutées entre 2007 et 2010. Pour chacun de ces volontaires, les chercheurs ont réalisé des mesures de la densité minérale osseuse (DMO) au niveau de la colonne vertébrale et de la hanche, les régions les plus souvent impliquées dans les fractures ostéoporotiques. Ces mesures ont été faites au moment de l’inclusion dans la cohorte puis à un, deux et cinq ans.

Des facteurs favorables et d’autres défavorables

Qu’ont-elles révélées ? Et bien que dès les deux premières années de suivi, une perte de DMO de 2,8 % en moyenne était observée chez près de la moitié des malades (42,3 %). Alors que la perte est nulle chez des sujets sains. En outre, les auteurs de l’étude ont constaté que l’âge, le sexe masculin ou encore un accroissement de la masse grasse favorisaient cette perte osseuse.

Moins d’inflammation, moins de perte osseuse

Leurs résultats montent surtout que la prise de médicaments anti-inflammatoires (de type anti-TNF-alpha) suspend cette perte chez les malades. Ils améliorent la densité osseuse au niveau des lombaires et stabilisent celle de la hanche, même quand ils sont pris pendant une courte période. Quant aux anti-inflammatoires non stéroïdiens, ils préviennent la perte osseuse au niveau de la hanche, quelle que soit la dose.

Des bénéfices durables

Une constatation pouvant s’expliquer d’après le Dr Karine Briot, coauteur des travaux, « par la diminution de l’inflammation mais également par le maintien d’une activité physique favorable à l’os grâce au contrôle de la douleur ou encore par d’autres mécanismes jouant sur la formation de l’os ». L’analyse des mesures de DMO à cinq ans permettra d’en savoir plus sur cet effet observé.
En attendant, les données recueillies indiquent clairement que le traitement anti-inflammatoire de la spondyloarthrite peut non seulement soulager les symptômes mais également prévenir les possibles complications à plus long terme. O. Clot-Faybesse

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