Polyarthrite rhumatoïde : l’abatacept, une molécule pour prévenir la maladie

Publié le 21 mars 2024 par Olivier Clot-Faybesse
Comme dans beaucoup de maladies inflammatoires, les symptômes de la polyarthrite rhumatoïde sont davantage ressentis en fin de nuit et le matin, généralement au niveau des poignets, des mains et des doigts. © DR

De premiers résultats cliniques montrent que l’apparition de la polyarthrite rhumatoïde pourrait être enrayée grâce à une molécule aux vertus anti-inflammatoires, l’abatacept. Un traitement préventif qui, pour l’instant, nécessiterait cependant une administration sur plusieurs années.

Articulations gonflées et raides, douleurs, fatigue, perte d’appétit… Voilà quelques-uns des symptômes de la polyarthrite rhumatoïde. Actuellement, la sévérité de cette pathologie chronique peut être atténuée notamment grâce à l’action efficace d’une molécule appelée abatacept. Celle-ci est en effet capable de réduire les poussées inflammatoires et les destructions articulaires occasionnées chez le patient. Mais pas seulement. Elle pourrait aussi aider à prévenir la maladie.

Essai clinique sur plus de 200 patients

Les scientifiques du prestigieux King’s College de Londres sont ainsi partis du postulat suivant : puisque le principe actif de l’abatacept ralentit la progression de la maladie, ne pourrait-il pas également empêcher son développement chez les personnes présentant les tout premiers symptômes ?  A suivi un essai clinique sur plus de 200 sujets présentant un risque précoce de polyarthrite rhumatoïde. La moitié d’entre eux a reçu l’abatacept, par perfusion ou injection, l’autre moitié le placebo. Au bout de 12 mois de traitement, seuls 6 % des personnes traitées avec l’abatacept (contre 29 % dans le groupe placebo) ont développé une polyarthrite rhumatoïde !

Une prévention de la polyarthrite rhumatoïde sous contraintes

Un traitement préventif basé sur l’abatacept existe donc bien et reste efficace 12 mois après l’arrêt de la prise de la molécule. Cependant, son bénéfice ne se maintient pas au-delà. En effet, la différence observée s’amenuise progressivement, signe que la maladie se développe d’une même manière chez les deux groupes constitués à l’origine. Ainsi, agir très tôt permet de prévenir et contenir la maladie, mais pour l’instant le traitement est à poursuivre pour que ses bienfaits perdurent.

Les résultats (en anglais) de cette étude se consultent en ligne dans la revue The Lancet.

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