« J’espère parvenir à me reconvertir car financièrement c’est difficile. »

Publié le 17 novembre 2016 par Franck Seuret
Frédéric Bouquin : « Ce qui m'inquiète surtout est de trouver un nouveau métier qui me plaise et que je sois capable d'exercer. »

logo-seephFrédéric Bouquin, 45 ans, n’est plus apte à l’ébénisterie, ni à aucun autre métier physique. Pour trouver vers quelle autre profession aller, il va effectuer un stage de pré-orientation.

« Je n’ai aucune idée ce que je vais bien pouvoir faire. » À 45 ans, Frédéric Bouquin doit changer de branche. Un comble pour un ébéniste. La faute à une maladie respiratoire qui s’est déclenchée il y a quelques années.

« Je faisais bronchite sur bronchite et j’enchaînais les arrêts-maladie. Jusqu’à ce que le médecin du travail me déclare inapte à ce métier, en 2014. » Frédéric Bouquin est alors licencié et doit faire une croix sur vingt-sept années de vie professionnelle.

Incapacité d’exercer de nouveau un métier physique

En vue d’une éventuelle reconversion, ce passionné de plantes avait toutefois passé un CAP d’ouvrier du paysage, dans le cadre de la formation continue, lorsqu’il était encore salarié. Après quelques mois de chômage, il est recruté par une entreprise d’espace verts. Mais l’expérience tourne court : « Je me suis rendu compte que je n’étais plus capable d’exercer un métier physique. Je m’essouffle au moindre effort. »

Pour ne rien arranger, Frédéric Bouquin a été victime d’un grave accident de moto, fin 2015. Depuis, il a enchaîné séjours à l’hôpital et soins de rééducation, sans retrouver le plein usage d’une de ses jambes.

Un stage pour construire un projet

Reconnu travailleur handicapé, l’ex-ébéniste a été orienté vers un centre de pré-orientation professionnelle par la Maison départementale des personnes handicapées. Il devrait bientôt y passer huit à douze semaines. Le stage, gratuit, doit lui permettre de construire un projet adapté à ses aptitudes et prenant en compte son potentiel et ses aspirations mais aussi la réalité du marché de l’emploi.

De la survie et le risque de finir dans la rue

« J’espère parvenir à me reconvertir car je suis encore loin de la retraite. Et puis, financièrement, c’est difficile. » Frédéric Bouquin survit avec l’allocation de solidarité spécifique (ASS) : 488,10 € attribués aux demandeurs d’emploi ayant épuisé leurs droits aux indemnités chômage.

« Heureusement que ma mère a la possibilité de m’héberger. Sinon, je ne sais pas où je serais. À la rue, peut-être. » Sa situation financière devrait toutefois un peu s’améliorer car la MDPH lui a reconnu un taux d’incapacité de 80 % et vient de lui accorder l’AAH (808,45 €).

Y voir plus clair grâce à la pré-orientation

« C’est déjà ça mais ce qui m’inquiète surtout est de trouver un nouveau métier qui me plaise et que je sois capable d’exercer, confie-t-il. Je me serais bien vu ambulancier mais ma conseillère Cap emploi me l’a déconseillé, comme je ne peux plus forcer. J’espère que le stage de pré-orientation va me permettre d’y voir plus clair. » Franck Seuret

couverture-dossier-couverture-formation-un-projet-des-solutions-magazine-faire-face-n746-nov-dec-2016Le dossier de Faire Face de novembre-décembre est consacré à la formation. Quinze pages pour choisir la bonne orientation et la formation adéquate, connaître les secteurs porteurs, les dispositifs de financement et de rémunération.

Comment 2 commentaires

Frédéric, je comprends que vous soyez déçu d’être obligé d’abandonner votre beau métier d’ébéniste. Issue d’une famille regroupant les métiers du travail du bois menuisier-ébéniste (frère), ébéniste et sculpteur (oncle), charpentier (cousin), tapissier décorateur (père), j’ai toujours adoré ces métiers mais à l’époque mon père n’a pas voulu que je reprenne son métier car ce n’était pas pour les femmes.
Je souhaite de tout cœur que vous trouviez le métier qui vous correspond et vous plaise selon votre pathologie. Surtout que votre maladie n’empêche pas l’usage de vos mains car pour moi qui étais très manuelle c’est la pire des choses qui me sois arrivée. Qu’ensuite un employeur vous remarque et vous embauche.
Bon courage et bonne chance Frédéric.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site est protégé par reCAPTCHA et la Politique de Confidentialité de Google et l'application des Conditions d'Utilisation.

Sujets :
Emploi