Un handi-truck pour se former à la conduite de poids lourds

Publié le 10 avril 2024 par Emma Lepic
Une plateforme élévatrice pour gagner le poste de conduite en fauteuil roulant. Un marchepied escalier escamotable pour qui monte sur ses deux jambes. La possibilité d’inverser les commandes de frein et d'accélérateur au pied, en cas de difficulté sur le membre inférieur droit... Autant d’adaptations présentes sur le handi-truck. © DR

Depuis un arrêté de mars 2022, les personnes atteintes de déficiences auditives ou motrices importantes sont autorisées à passer leur permis poids lourds. Encore fallait-il pouvoir se former aux métiers du transport et de la logistique. C’est chose faite grâce à un camion doté d’équipements adaptés.

Reines de la route au volant de leur semi-remorque, elles en rêvaient peut-être. Mais cette profession restait inaccessible aux personnes paraplégiques et sourdes. Jusqu’à ce qu’un arrêté change la donne, en mars 2022, en les autorisant à détenir un permis poids lourds.

Dès lors, il était possible de passer à la deuxième étape. Celle de la formation qui rendrait ce droit à la conduite effectif. C’est dans ce but qu’un handi-truck vient d’être mis en service, que tout centre de formation pourra utiliser.

Un camion et beaucoup d’adaptations

Ce véhicule dispose de beaucoup de moyens de compensation. Par exemple, une plateforme élévatrice pour gagner le poste de conduite en fauteuil roulant. Mais aussi un marchepied escalier escamotable pour qui monte sur ses deux jambes.

Pour piloter l’engin, 6 boules différentes rassemblent les commandes. Il est aussi possible d’inverser les commandes de frein et d’accélérateur au pied, en cas de difficulté sur le membre inférieur droit.

Enfin, un autre équipement est disponible, cette fois pour les personnes sourdes. Ce smart assistant monitor (Sam) permet de voir sur écran les consignes du formateur ou les alertes que peuvent donner des sirènes de véhicules d’urgence qu’elles n’entendent pas.

Ces outils ont été conjointement financés par un organisme de formation, Aftral , l’Agefiph et l’Opco Mobilités, l’opérateur de compétences qui finance la formation professionnelle. Leur objectif ? Permettre aux personnes handicapées de candidater, elles aussi, aux offres d’emploi disponibles, nombreuses dans les secteurs du transport et de la logistique.

Mais aussi favoriser l’inclusion, comme le revendique Isabelle Maimbourg, directrice générale adjointe de l’Opco Mobilités : « Quand on s’attache à la promotion des métiers, on doit s’engager pour la totalité des profils. »

Les engins de chantier en ligne de mire

Chargée de mission nationale handicap chez Aftral, Valérie Lardière confie vouloir aller plus loin. Elle s’intéresse à l’adaptation des postes de conduite des engins de chantier et à l’ouverture de ces professions aux personnes atteintes de certains troubles cognitifs, à la suite d’accidents vasculaires cérébraux par exemple.

Laurent Pottier, chargé de mission à l’Agefiph, indique pour sa part que certains référentiels de formation doivent encore évoluer, pour ne pas pénaliser les candidats en situation de handicap. À titre d’illustration, il évoque la nécessaire suppression du chronométrage de certaines épreuves du CAP conduite pour les personnes sourdes. Elles doivent, en effet, recourir à un interprète, qui grignote de précieuses minutes sur le temps dévolu à l’examen.

La roue doit continuer de tourner pour que l’égalité des chances soit parfaite !

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Comment 1 commentaire

Merci pour ce courrier qui nous permet de voir l’évolution des transports et déplacements en faveur des personnes h

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