Baromètre d’activité des Cap emploi : l’an I des nouvelles missions

Publié le 24 mai 2019 par Corinne Manoury
En 2018, les Cap emploi ont contribué à plus de 84 000 recrutements de travailleurs handicapés dont 16 000 CDI, en légère hausse malgré la baisse des contrats aidés. © S. Le Clezio

Depuis le 1er janvier 2018, les Cap emploi, organismes de placement spécialisés, ont une double mission. Non seulement l’insertion professionnelle des personnes handicapées mais également leur maintien dans l’emploi. Une complémentarité qui permet un meilleur accompagnement dans la durée.

« Un interlocuteur unique des salariés, agents de la fonction publique, travailleurs indépendants, demandeurs d’emploi ou employeurs. » C’est ainsi que se définissent aujourd’hui les Cap emploi. Quatre-vingt-dix-huit organismes réunis au sein du réseau Cheops qui en présentait, jeudi 23 mai, le baromètre d’activité pour l’année 2018.

Depuis le 1er janvier 2018, ces opérateurs de placement spécialisés ont en effet intégré les missions autrefois dévolues aux Sameth. À savoir, le maintien dans l’emploi des travailleurs handicapés. Et, par extension, la prévention de la désinsertion professionnelle.

Accompagner l’emploi dans les petites entreprises

Devenant ainsi des conseillers sur le long court pour les personnes handicapées. Que ces dernières changent de statut ou non, demandeur d’emploi ou salarié. Se rapprochant aussi des employeurs. Notamment des TPE/PME pour qui les professionnels des Cap emploi font souvent office de référents handicap ou de DRH.

« Il faut, pour elles, que le recrutement d’une personne handicapée soit aussi simple que pour n’importe quel salarié », notaient Marlène Capelle et Jean-Pierre Benazet, respectivement déléguée générale et président de Cheops.

Si l’accompagnement vers l’emploi est resté assez stable en 2018 – quelque 170 000 personnes au 31 décembre – d’autres chiffres ont donc évolué à l’aune de ces nouvelles missions. Celui des formations, par exemple, que les Cap emploi mobilisent de préférence dans le droit commun.

Mise en situation professionnelle : un bon outil

Ainsi les Périodes de mise en situation en milieu professionnel (PMSMP) ont augmenté de plus de 10 %. Dans 20 % des cas, elles ont permis la signature d’un contrat et ont été un bon outil pour permettre la rencontre entre un employeur et une personne. « Parfois même, elles ont abouti à un contrat alors que ce n’était pas l’objectif », précise Marlène Capelle.

De même, les créations d’activité ont été en hausse en 2018 (+ 16,8 %). Et si ce sont souvent de petites activités, elles permettent aux personnes de « gérer leur temps et leur handicap ». Elles ne seraient, par conséquent, pas proposées par défaut mais comme une solution de reprise d’activité.

En progression également, les conseils en évolution professionnelle (+ 38,2 %). Du fait de leur mise en œuvre pour les salariés dans un but de prévention de la désinsertion professionnelle.

Un lieu unique d’accueil pour les demandeurs d’emploi

Mais les faits les plus marquants pour les Cap emploi en 2018, ce sont certainement leur travaux avec les Pôle emploi. Comme cette expérimentation dans le Rhône, où huit conseillers Cap emploi ont intégré les agences Pôle emploi une fois par semaine. Ils sont intervenus pour des personnes ayant des problèmes de santé mais pas de reconnaissance administrative de leur handicap.

Une expérience qui a amené le réseau Cheops à formuler la recommandation d’un lieu unique d’accueil dans la concertation actuellement en cours sur l’accompagnement des personnes handicapées dans l’emploi. En développement également un centre de ressources sur la compensation qui devrait voir le jour d’ici la fin de l’année 2019.

Emploi dans la fonction publique : le Sénat émet des propositions

Veiller à l’accessibilité des sujets de concours et pas seulement à leur organisation. Instaurer un droit à la portabilité des aménagements de poste en cas de changement d’employeur. Nommer un référent handicap dans toutes les administrations ou exempter les apprentis du concours d’entrée dans la fonction publique. Voici quelques-unes des vingt-huit propositions que la commission des lois du Sénat a formulé, le 22 mai, pour favoriser l’emploi des personnes handicapées dans la fonction publique.
Une attention particulière est aussi apportée à la pérennisation du financement du Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées dans la fonction publique (FIPHFP), en difficulté.
Ces propositions doivent être intégrées dans le projet de loi sur la transformation de la fonction publique qui sera examinée par la commission des lois du Sénat le 12 juin prochain. Sophie Massieu

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