Coronavirus : une plateforme d’urgence pour les parents d’enfants handicapés

Publié le 23 mars 2020 par Élise Descamps
Face au risque d'épuisement des parents d'enfants en situation de handicap pendant la période de confinement, la fédération Grandir ensemble a lancé une plateforme d'appel à l'aide.

Établissements fermés, interventions à domicile annulées, parents sur la brèche 24h sur 24 : le confinement engendre des situations difficiles. Une maman solo témoigne. La fédération Grandir ensemble lance une plateforme d’aide d’urgence.

« Avec le confinement, je suis inquiète pour beaucoup de familles ayant un enfant en situation de handicap », confie Emmanuelle Aubert. Elle est mère célibataire d’une jeune adulte de 22 ans polyhandicapée. Elle est aussi membre du groupe national de parents d’enfants en situation de handicap, au sein d’APF France handicap. « Comment faire ses courses quand on ne peut pas emmener son enfant avec soi ni le laisser seul à la maison ? Comment éviter de craquer quand on ne peut même pas sortir en balade avec son enfant ? »

En effet, parmi les cas de figure problématiques :

  • L’établissement de l’enfant ou du jeune adulte a fermé pour la période de confinement. La famille doit brutalement se remettre à s’en occuper jour et nuit.
  • Les aides humaines et interventions de soignants à domicile sont suspendus.
  • La famille a préféré reprendre son enfant ou annuler les interventions à domicile, pour se prémunir du risque de contagion.

Ce dernier cas est légion, d’après Emmanuelle Aubert : « L’enfant est plus en sécurité en famille qu’en établissement face au virus, mais la charge est lourde. »

Un numéro vert gratuit, des réponses aux diverses situations

Consciente de ces difficultés, la fédération nationale Grandir ensemble, regroupant le réseau de centre de loisirs inclusifs Loisirs pluriels et le réseau d’aide au départ en vacances Passerelles, a lancé lundi 23 mars Tous mobilisés. Il s’agit d’une plateforme nationale d’écoute, d’aide et de soutien aux familles ayant un enfant en situation de handicap.

Lundi 23 mars matin , la plateforme avait déjà reçu plusieurs dizaines d’appels et 80 formulaires de demande.

Sous l’égide du Secrétariat d’État aux personnes handicapées, elle n’a vocation pour le moment à ne durer que le temps du confinement. Elle repose sur une équipe de dix éducateurs de Passerelles actuellement libérés.

Ils répondent aux appels de parents sur un numéro vert donc gratuit (0 805 035 800) et rappellent systématiquement ceux qui remplissent un formulaire de demande en ligne. Une société extérieure prend les coups de fil et apporte les premières réponses même le week-end.

Risque d’épuisement pendant le confinement

Les parents d’enfants et jeunes adultes en situation de handicap peuvent y faire remonter leurs besoins. Répit, aide pour les courses de première nécessité, écoute ou conseil éducatif à distance, ou encore  dialogue entre familles.

Ceux étant eux-mêmes personnels soignants ou ayant une activité vitale pour le pays peuvent demander de l’aide. Objectif : trouver une solution de garde adaptée aux besoins spécifiques de leur enfant.

Lundi matin la plateforme a reçu plusieurs dizaines d’appels et 80 formulaires. Leur objet : 60 % pour des demandes de répit, 30 % d’aide aux courses et 10 % pour de l’écoute, souvent par des mamans solo. « Il existe un vrai risque d’isolement et d’épuisement physique et psychologique », s’alarme Laurent Thomas, délégué général de la fédération Grandir ensemble.

« En effet, notre système n’est pas fait pour réagir à l’urgence. Les plans d’aide MDPH ne peuvent se mettre en route du jour au lendemain. Nous essayons alors de prendre contact avec les établissements, en cherchant des auxiliaires de vie, des bénévoles pour faire les courses. » 

Plusieurs groupes de protection sociale et la Fondation de France ont d’ores et déjà annoncé leur aide financière.

Comment 16 commentaires

Le boucher et le boulanger de mon village me livrent régulièrement. Cela s’est très bien mis en place, avec beaucoup de bonne volonté de la part des commerçants qui, je l’espère, gagneront des clients réguliers pendant et après le confinement…

Ils me communiquent le montant à payer par téléphone ou par messagerie, je remplis le chèque en précisant bien le nom du bénéficiaire et je le glisse dans une enveloppe en plastique (je découpe dans une pochette transparente pour document A4 trois enveloppes que je ferme de part et d’autre à l’aide de ruban adhésif). Je manipule chèque, stylo et enveloppe uniquement avec des gants très propres (afin que le commerçant puisse vérifier le chèque sans forcément le prendre en main immédiatement). J’accroche l’enveloppe sur mon portail que je laisse ouvert et, pour la viande, je mets une glacière juste à l’entrée du jardin. Quand le boulanger ou le boucher est passé et a déposé les précieux aliments, il sonne pour m’avertir de son passage. On doit pouvoir faire sensiblement la même chose dans un immeuble.

Je pense qu’on peut procéder plus ou moins de la même façon si c’est une personne qui fait les courses pour nous. Pour notre part (deux personnes extrêmement à risque + un enfant-adulte handicapé), nous passons par les “drive” de notre secteur géographique (mais nous sommes peut-être privilégiés en la matière) et, dernièrement, c’est une personne bénévole (je lui ai juste remboursé ses frais de carburant) qui s’est donc rendue aux “drive” pour récupérer la marchandise et nous l’apporter. Comme ça, c’est payé d’avance et la personne n’a pas d’argent à avancer et court elle-même beaucoup moins de risques.

C’est plus ou moins la même chose avec la pharmacie, tant pour les médicaments prescrits que pour les non prescrits (c’est fou ce que l’on a comme petits “bobos” en ce moment, à croire que c’est fait exprès). Pour les médicaments non prescrits, la pharmacienne, qui est forcément au courant de nos pathologies, me communique le prix de ce que je lui commande par téléphone ou par courriel, et je fais le même type d’opération (enveloppe et chèque) et quand j’arrive sur le parking, elle dépose le sachet de médicaments directement dans le coffre de ma voiture.

Il ne me reste qu’à trouver comment me rendre chez mon médecin traitant tout en n’y allant surtout pas 😉 … et ça, c’est pas gagné !

J’ai une enfant de 7 ans autiste sévère elle cris pleur plus que d’habitude elle est agressive agiter frustré elle balance tous elle nous tape elle essaye d’ouvrir la porte tous le 2 a 5 minutes elle refuse tous les activités que je lui propose elle tape sa tête contre le mur et le courd contre la porte ma voisine me dire de la faire sortie par ce que le cris de ma fille l’empêche de dormir ou de regarder son feuilleton avant le confinement je l’emmenait au parc à la plage oubien à la piscine pour se calmer elle comprend pas pourquoi elle reste enfermé

Bonjour
Je suis assistante maternelle l’iem de ma fille est fermé elle est à la maison étant fragile je ne peux garder les petits mes employeurs m’ont arrêtée via ameli mais jusqu’à la fin du mois l’île est toujours fermé faut-il refaire un arrêt car la prolongation n’est pas possible je suis très embêtée car l’heure ne peux pas travailler que doit on faire merci pour vos réponses

Je suis comme vous je viens de me faire arrêt car avec la fille autiste pas possible c accueillir. Les parents m’ont dit qu ils pourront renouveler.

Le syndicat des orthophonistes et le ministère de la santé seraient en pourparlers… déjà 2 semaines sans soin or les jeunes enfants atteints de TSA comme mon petit garçon ont besoin d’aide dans leurs jeunes années pour développer des capacités qui ne pourront plus être acquises plus tard, leur autonomie se joue en ce moment pour beaucoup d’entre eux. Il serait opportun que la télé-orthophonie soit autorisée en urgence!
Pouvez-vous m’apporter une aide rapide à ce sujet?

Tout semble s’être arrêté en 2020… Dommage !
C’est après le confinement que les choses deviennent plus difficiles pour certains aidants…
Que faire quand on est soi-même une personne “à risque” et que l’aidé travaille en ESAT (cluster permanent…) ?
Si quelqu’un a des idées, voire mieux, des solutions… MERCI !

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