Le virus de la poliomyélite est de retour

Publié le 2 septembre 2022 par Emma Lepic
La résurgence du poliovirus, responsable de la poliomyélite, a contraint la Grande-Bretagne à lancer un programme de vaccination d'urgence sur les petits Londoniens de moins de 10 ans. © Capture Santé publique France

On avait presque totalement éradiqué la poliomyélite grâce aux campagnes massives de vaccination. Mais ce printemps et cet été, le poliovirus a été détecté dans les eaux usées de plusieurs grandes villes occidentales, comme Londres, Jérusalem ou New York. Au point de susciter la crainte d’une flambée épidémique. Dans l’Hexagone, Santé publique France se montre rassurante.

Le 10 août dernier, rapportent nos confrères du Monde, la Grande-Bretagne a lancé une campagne de vaccination d’urgence contre la poliomyélite pour tous les enfants de moins de 10 ans, résidant dans la capitale. Cela fait suite à la découverte du poliovirus dans les eaux usées de Londres.

Il y avait près de dix ans qu’il ne s’était pas manifesté aux États-Unis. Or, le 21 juillet, le premier cas d’infection a été détecté à proximité de New York. Ce jeune Américain, âgé de 20 ans, non vacciné, conserve une paralysie de la jambe gauche. Et à Jérusalem, la présence du virus a aussi été établie dans les eaux usées.

Une contamination par voie orale

La réapparition sur plusieurs points du globe et dans des pays développés du virus de la poliomyélite engendre la crainte d’une épidémie. Particulièrement dans certains quartiers des grandes villes où les personnes non vaccinées sont plus nombreuses.

Très contagieux, ce virus se propage principalement au travers de nourriture ou d’eaux contaminées par des selles de personnes infectées, même lorsqu’elles sont asymptomatiques. Pour lutter contre celui-ci, deux types de vaccination coexistent dans le monde.

Deux types de vaccination

Dans les pays développés, on administre principalement un virus inactivé par injection. Il confère une immunité sanguine, le receveur ne développera pas de symptôme. Mais l’injection n’empêche pas la transmission, puisque cela ne crée pas de protection intestinale.

Dans les pays en voie de développement, on recourt principalement à des vaccins oraux, et à des virus inoffensifs mais toujours actifs. Eux sont plus efficaces contre la propagation, puisqu’ils apportent une immunité intestinale durable.

Or, on retrouve actuellement dans les eaux usées des souches issues de mutations des virus inoffensifs mais toujours actifs qui sont administrés dans ces vaccins oraux. Le risque de propagation s’avère donc d’autant plus élevé que se trouvent, dans la zone concernée, des personnes non vaccinées, ou des personnes qui ont reçu le vaccin par injection.

En France, vigilance mais sérénité

Ce virus attaque le système nerveux central et a, dans le passé, causé de nombreuses paralysies. Plus de 30 000 en France de l’après-guerre à la fin des années 1980. Une époque que l’on peut continuer d’espérer révolue, du fait des campagnes de vaccination massives menées partout dans le monde.

Santé publique France affiche sa sérénité vis-à-vis de la situation française. Elle se dit vigilante mais rappelle que la couverture vaccinale est excellente. En 2019, elle s’établit à 99 % pour la primo-vaccination, puis 96 % pour le rappel chez les nourrissons.

Quand se faire vacciner ?

Il n’existe pas de traitement contre la poliomyélite et la vaccination continue de s’imposer. En France, les nourrissons doivent recevoir des injections à 2 et 4 mois, puis un rappel à 11 mois. Ensuite, elles sont recommandées à 6 ans, entre 11 et 13 ans, puis à 25 ans, 45 ans, 65 ans puis tous les dix ans.

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