Retraite et handicap : des acquis préservés, de petites avancées mais des travailleurs oubliés

Publié le 11 janvier 2023 par Franck Seuret
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Élisabeth Borne : « Un système juste, c’est également prendre en compte les situations de chacun et en particulier les plus fragiles. Un départ à 62 ans à taux plein sera maintenu pour les personnes en invalidité, en incapacité ou en inaptitude. »
Le Gouvernement a choisi de maintenir le taux plein à 62 ans en cas d'invalidité ou d'inaptitude. Idem pour la retraite anticipée à 55 ans pour les travailleurs handicapés. De plus, il va légèrement assouplir les conditions ouvrant droit à cette dernière. En revanche, le report de l'âge légal de la retraite va pénaliser les personnes qui ne sont pas suffisamment handicapées pour bénéficier de ces deux dispositifs dérogatoires.  Pour les personnes handicapées, l'essentiel est sauf. La réforme des retraites, présentée le 10 janvier par la Première ministre, Élisabeth Borne, préserve les deux dispositifs dérogatoires dont elles disposent : la retraite anticipée à 55 ans pour les travailleurs handicapés de longue date ; et la retraite anticipée à 62 ans pour incapacité pour les personnes dont le handicap, sévère, est survenu plus tardivement. Le Gouvernement va même les améliorer, à la marge. Tant mieux pour celles et ceux qui en bénéficient. Mais tous les travailleurs handicapés n'y ont pas droit. Et pour ceux qui en restent exclus, le passage de l'âge légal de 62 à 64 ans va faire mal.

La retraite anticipée toujours à 55 ans

C'est le premier dispositif dérogatoire, le plus protecteur. Les travailleurs handicapés de longue date vont pouvoir continuer de partir à la retraite à taux plein entre 55 et 59 ans. Et ils n'auront plus à remplir trois mais deux conditions. Jusqu'alors, il fallait : 1 - Justifier d’une durée totale d’assurance au titre de périodes travaillées, de périodes assimilées (par exemple : arrêt maladie, congé de maternité, chômage indemnisé, etc.) 2 - Justifier pendant cette durée d’assurance (132 trimestres, par exemple) d’un certain nombre de trimestres cotisés (112 trimestres = 132 trimestres – 20 trimestres). Une personne handicapée ayant passé plus de cinq années (20 trimestres) au chômage (période d’assurance assimilée mais non cotisée) ne peut donc pas prétendre à une retraite anticipée. 3 - Justifier, pendant toutes ces durées exigées, d’une incapacité permanente d’au moins 50 % ou, pour les périodes antérieures au 31 décembre 2015, de la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH).

Exemple : pour partir à 55 ans, Hervé,...

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