Discriminations : les quantifier pour mieux les combattre

Pour la première fois, l’Observatoire des inégalités rassemble études et statistiques de divers organismes sur les discriminations auxquelles sont confrontées diverses catégories de la population. Celles dont sont victimes les personnes handicapées comptent parmi les moins documentées. Or, affirme l’Observatoire, s’y attaquer requiert qu’elles soient dénombrées.

Une personne handicapée sur cinq, contre plus d’une sur dix (12,8 %) des personnes valides, vivait sous le seuil de pauvreté en 2019. Seules 44 % d’entre elles (74 % de la population générale) occupent ou cherchent un emploi. Et à peine plus d’un tiers (38 %) contre plus de deux tiers (68 %) de la population générale est en poste. Quant au risque de se voir exposées à des violences physiques ou sexuelles, il est supérieur de 60 % par rapport au reste de la population.

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Objectiver les traitements inégalitaires

Les données sont connues. Mais les voici rassemblées dans l’édition 2023 du rapport sur les discriminations en France, rendu public le 28 novembre à l’initiative de l’Observatoire des inégalités. L’ambition des auteurs ? Rassembler les études et statistiques existantes pour objectiver ces traitements inégalitaires. Ils s’intéressent ainsi aux discriminations liées aux origines, au genre, aux engagements syndicaux, à l’orientation sexuelle et au handicap.

Connaître c’est pouvoir lutter

Avec, au bout du compte, la conviction que la connaissance permet une lutte plus efficace contre ces phénomènes. « S’attaquer aux discriminations, c’est combattre la face la plus violente des inégalités », écrivent-ils en avant-propos. Des inégalités dont la seule origine tient à l’identité même des personnes. Et à leur handicap notamment.

Plaidoyer pour une « discrimination positive volontariste »

Mais dans leur rapport, les auteurs déplorent manquer de données relatives aux personnes handicapées. Les discriminations qu’elles subissent apparaissent en effet moins étudiées que celles concernant les inégalités liées aux origines ou à l’orientation sexuelle. De plus, ils observent que, bien souvent, ces discriminations sont indirectes.

Elles résultent du « peu d’efforts » de la société pour leur simplifier la vie. Et de dénoncer pèle-mêle l’inaccessibilité des transports ou le manque de moyens financiers privant quatre adultes sur dix de vacances. Sans oublier les aménagements de poste de travail insuffisants. Selon l’Observatoire des inégalités, il conviendrait de mettre en place, en leur faveur, une « discrimination positive volontariste » pour changer la donne.

Amené à être réactualisé sur le site discrimination.fr, le rapport permettra de mesurer les évolutions dans le temps. Et donc, possiblement, de contribuer à ce que politiques et pouvoirs publics prennent lieux en compte la situation.