Nice : le sport accessible à tous au musée
Lundi 7 mars, le Musée national du Sport, à Nice, a inauguré son parcours accessible. Une aide à la visite permettant à chacun de découvrir une collection permanente faisant également la part belle aux handisport et sport adapté. Explications de Flora Gervais, médiatrice culturelle en charge du handicap.
Faire Face : En quoi consiste le “parcours accessible handicaps” du musée ?
Flora Gervais : C’est un ensemble de dispositifs rendant accessibles à tous les visiteurs, notamment les visiteurs individuels – car nous avons un gros public familial –, les messages du musée. Nous avons ouvert en juin 2014 dans un bâtiment neuf où il n’y a pas de problèmes d’accès pour les fauteuils et les poussettes. Notre parcours accessible est donc une aide à la visite comprenant des stations tactiles avec des informations écrites en gros caractères et en français simplifié, du braille et des images en relief.
L’ensemble est traduit en anglais et en italien pour nos visiteurs étrangers. Ces stations sont présentes dans chaque salle du musée et permettent de faire des focus sur des objets comme, par exemple, le strigile dans l’espace dédié aux jeux de l’Antiquité. Sans explication, il ne serait pas possible de comprendre que ce racloir servait à se laver après l’effort.
Nous avons également mis en place une station sonore où l’on entend notamment les cris des supporters et une station olfactive restaurant des odeurs de piscine ou de gazon.
Enfin, nous avons développé une application gratuite pour tous les visiteurs qui propose non seulement une audio-description pour les personnes malvoyantes mais aussi des parcours avec des quizz, des jeux pour les enfants et les adultes. Le tout par le biais de balises qui envoient de l’information aux smartphones.
Faire Face : Comment avez-vous travaillé pour élaborer ce parcours ?
F.G : Nous avons fait appel aux associations de la Région Paca, tous handicaps confondus, et créé des groupes de réflexion sur plusieurs axes de travail : l’application mobile, les tablettes tactiles, la présentation du handisport et du sport adapté – car nous avons dès le début fait le choix muséographique de parler d’athlètes valides et en situation de handicap – et, enfin, l’adaptation de notre offre de visites et d’ateliers pédagogiques.
Ce dernier groupe de réflexion est toujours actif, à la recherche de la meilleure façon de rendre accessibles nos ateliers qui s’adressent autant aux enfants qu’aux adultes. Ils consistent, par exemple, en de mini Jeux olympiques ou des tests de forme. Il faut qu’ils gardent toutes leurs vertus pédagogiques aussi bien pour des non-voyants que des personnes en situation de handicap mental. L’objectif finalement est de devancer les besoins de tous ces participants et de leur permettre de devancer nos idées. De manière à ce que l’offre évolue et se renouvelle.
Faire Face : Avez-vous d’autres projets dans le domaine du handicap ?
F.G : Nous voudrions encore plus adapter les visites aux familles et aux publics individuels. Et notamment la visite couplée du musée avec le Stade Allianz Riviera qui connaît un certain succès. Nous aimerions, par exemple, qu’il y en ait plus en langue des signes. La prochaine aura lieu le 17 avril.
Sinon, nous envisageons de concevoir des ateliers handisport à destination des scolaires, en montant des partenariats avec l’Éducation nationale. Avec pour objectif de sensibiliser au handicap à travers le sport.
Nous avons aussi une exposition itinérante “Sport et handicap, l’histoire d’athlètes ordinaires” conçue grâce à un mécénat de la fondation EDF. Et pour des événements particuliers, nous proposons des animations telles que de la zumba adaptée. Ce fut notamment le cas en décembre 2015 lorsque nous avons accueilli un groupe d’athlètes paralympiques pour une journée de cohésion d’équipe. Propos recueillis par Corinne Manoury
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