Fauteuils roulants : la consigne saute… mais le choix se réduit

Publié le 11 décembre 2019 par Franck Seuret
Demain, la Sécurité sociale ne remboursera, à caractéristiques équivalentes, que les modèles proposés par les fabricants aux prix les plus compétitifs.

Le Parlement a définitivement adopté la loi de financement de la Sécurité sociale qui va changer les règles de remboursement des fauteuils roulants. Le gouvernement a renoncé à son projet d’instaurer une consigne. Mais la gamme de fauteuils remboursables devrait être plus limitée.

À la trappe, la consigne ! L’article du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) prévoyant d’instaurer une caution sur chaque fauteuil roulant, remboursable lors de sa restitution, n’a pas résisté à l’examen par le Parlement.

Face à la levée de boucliers des associations de personnes handicapées, qui dénonçaient une “taxe” injuste, le gouvernement s’est résigné à abandonner cette mesure. « Nous pensons néanmoins que la consigne peut être une mesure intéressante et vous invitons à la retravailler », a lancé, lors des débats, Christelle Dubos, la secrétaire d’État auprès de la ministre des Solidarités.

Seuls les fauteuils sélectionnés seront remboursés

Pour le reste, l’exécutif et les élus de la majorité n’ont rien lâché. Le Parlement a adopté, tel quel, le projet de référencement sélectif des fauteuils roulants.

Demain, la Sécurité sociale devrait donc lancer une sorte d’appel d’offres, catégorie par catégorie vraisemblablement. Et elle ne retiendrait, à caractéristiques équivalentes, que les modèles proposés aux prix les plus compétitifs. Seules ces références ouvriraient droit au remboursement.

En garantissant un effet volume aux fabricants, elle compte tirer les prix à la baisse et donc diminuer le reste en charge pour les patients sans augmenter sa propre charge financière.

« Cela limitera forcément le choix. »

Cette nouvelle procédure inquiète APF France handicap. « Cela limitera forcément le choix des fauteuils roulants, souligne l’association. Or, seule une large gamme de produits, adaptables, garantit que chaque personne en situation de handicap puisse trouver le modèle qui lui convient le mieux. À défaut de sur mesure, le risque de sur-handicap est réel. »

Les sénateurs avaient été sensibles à ces arguments et avaient supprimé la procédure de référencement sélectif. Mais le dernier mot revenant à l’Assemblée nationale, les députés l’ont rétablie lors de l’ultime lecture du texte (article 28 devenu article 39).

Les fauteuils d’occasion pris en charge

Autre pomme de discorde : l’encadrement du remboursement du matériel de seconde main, introduit par la loi. À partir de 2020, la Sécu pourra en effet prendre en charge les fauteuils roulants d’occasion. Sous réserve qu’une société « en garantissant la sécurité sanitaire » les ait reconditionnés.

« Qu’est-ce qui garantit que la personne handicapée ne se retrouvera pas contrainte, par la Sécu ou sa MDPH, à devoir prendre un fauteuil d’occasion qui lui conviendrait moins qu’un modèle neuf ? », interroge Malika Boubékeur, la conseillère nationale compensation d’APF France handicap.

La liberté de choix au centre des débats

Les sénateurs avaient donc ajouté un garde-fou au projet de loi. Une petite phrase stipulant que « le patient conserve sa liberté de choix entre un dispositif neuf et un dispositif remis en bon état d’usage ». Mais l’Assemblée nationale n’a pas conservé cet amendement.

« Il n’est nullement question de contraindre le choix du patient, qui restera libre d’acheter le dispositif qu’il préfère », a argumenté Christelle Dubos. Il faudra la croire sur parole.

Comment 10 commentaires

Eh bien, mauvaises nouvelles. Encore une honte. Même les personnes à mobilité réduite seront taxées. Le libéralisme est vraiment une catastrophe dans notre pays

La personne a deja un lourd handicap et en plus elle ne pourra plus accéder au fauteuil de son choix, car manque d’aide!!!! L’handicapé est tout simplement rejeté EXCLUS

Quel est le nombre de handicapés moteurs “fauteuilleux” qui ont pu bénéficier d’un essai prolongé (minimum quinze jours) dans leur environnement habituel d’un éventail (minimum 6 à 8) de fauteuils et avec des conseils judicieux de professionnels, autres que les vendeurs, avant de faire leur choix ??? Ce serait – me semble t’il – une indication interessante avant de parler d’un très hypothétique libre-choix.

Le candidat Macron avait promis que le handicap serait une des priorités de son quinquennat mais il aurait dû préciser qu’il s’attacherait à nous pourrir la vie.
Après la loi Elan “100 à 20%”, les conditions d’attribution de l’AAH, etc … et maintenant il va restreindre notre liberté de choix du fauteuil, à quel fin ?
Dans la Macronnie, pas de place à la concertation et à l’empathie. Ils n’ont pas de cœur mais une calculatrice à la place.
Tout n’est que calcul financier.

Bonjour, mon papa est devenu paraplégique à cause du cancer et il a un fauteuil pendant 6 mois avant son décès je suis retourné à la pharmacie ont ma dit d attendre 2 ans pour leur redonner, c était en mai 2 01 6, du coup le Fauteuil est toujours chez ma maman, que faire ???

Tellement facile de s’en prendre aux plus faibles avec leurs petits arrangements entre amis ils décident de la vie des handicapés comme si ils jouaient au Monopoly ils ne leur laissent pas le droit de pouvoir acheter leur petit fauteuil
qui leur convient et ils roulent dans des voitures de luxe comment peut on appeler ça des êtres humains

les municipalités veulent mettre une amende aux ” PORCS ” qui jettent leurs masques partout mais ces Maires se promènent-ils sur les trottoirs couverts de merdes de chiens qui collent aux roues des fauteuils et qui se retrouvent sur nos mains. Là aussi une amende sévère serait peut-être dissuasive

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