Confinement : « Ma première baisse de moral. »

Publié le 7 avril 2020 par Élise Descamps
Éric Henry trouve le manque de vrais contacts pesant, même s’il est en lien avec ses collègues sur les réseaux sociaux. © Lucas Charlicart

Durant le confinement, Faire-face.fr recueille une fois par semaine le témoignage de deux personnes en situation de handicap. À J+21, Éric Henry, vivant en appartement à Nancy, commence à trouver le temps long et pense aussi à tous les dossiers laissés en plan au bureau.

« Ce début de semaine ça va mieux. Mais vendredi et samedi, je n’avais envie de rien et je n’ai presque rien fait. C’était ma première petite baisse de moral depuis le début du confinement. Un des lecteurs de mes chroniques quotidiennes sur Facebook m’a interpellé car je n’avais rien posté. Je l’ai remercié.

La faiblesse des contacts sociaux de visu est forcément pesante. Mes collègues – avec lesquels je m’entends très bien -, me manquent. Même si nous échangeons sur WhatsApp. J’ai de la chance car mon appartement est très grand – 140 m² – mais j’en connais tous les recoins.

Crainte d’un déconfinement retardé pour les personnes handicapées

La perspective que cela dure s’avère peu réjouissante. Je redoute aussi certaines décisions qui pourraient être prises concernant le déconfinement. Notamment, qu’il soit retardé pour les personnes handicapées, jugées plus vulnérables.

Je commence à penser à tous les dossiers professionnels laissés en jachère. Le télétravail ne permet pas de les poursuivre comme il faudrait. Tout ce que l’on a construit aura peut-être reculé.

Le bienfait d’un lever plus tardif

Paradoxalement, actuellement mes auxiliaires de vie sont plus souples sur les horaires, car beaucoup de personnes ont décommandé leurs interventions. Deux à trois fois par semaine, on vient me lever à 7h30 ou 8h plutôt qu’à 7h. J’apprécie.

J’apprécie aussi la perspective de pouvoir désormais remplir une autorisation de sortie sur smartphone. C’est plus facile pour moi que de manipuler du papier. Même si je ne sors quasiment pas. Je n’utilise pas du tout l’heure de sortie autorisée par jour.

La sécurité pour soi-même et les autres

Si le virus est aérosol (s’il demeure dans l’air), je pourrais l’attraper même seul dans la rue, puis contaminer la dizaine de personnels différents qui viennent chez moi chaque semaine. Ils contamineraient à leur tour toutes les personnes chez lesquelles ils interviennent.

Je respecte donc le confinement au maximum et me cantonne aux discussions à distance sur le parking de l’immeuble ! »

Retrouvez la suite du journal du confinement d’Éric mardi 14 avril.

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