Journée des droits des femmes : Charlotte Bourrelly-Belhomme, réalisatrice en entreprise adaptée

Publié le 8 mars 2022 par Élise Descamps
Comédienne, sa maladie génétique évolutive l'a obligée à se reconvertir. Mais elle a atteint un poste à responsabilités dans une entreprise adaptée de production audiovisuelle. ©Clara Pauthier

8 mars, Journée internationale des droits des femmes. Pouvoir travailler, malgré son handicap, dans un domaine concurrentiel, c’est le combat de Charlotte Bourrelly-Belhomme. Réalisatrice, atteinte d’une maladie génétique évolutive, elle est candidate ce jour aux trophées Femmes en EA & en Ésat, à l’initiative de Réseau H. Car, fait rare, la société de production qui l’emploie est une entreprise adaptée.

« Quand ma maladie a commencé à être visible un peu avant 30 ans, j’ai dû tout repenser. Une comédienne qui boîte, c’est compliqué dans ce métier très porté sur l’apparence physique. » Charlotte Bourrelly-Belhomme, 39 ans, est atteinte de la maladie de Strümpell-Lorrain. Une pathologie génétique évoluant lentement et ne touchant quasiment que les membres inférieurs. Quand elle a cessé d’être intermittente du spectacle, elle a glissé vers le revenu de solidarité active (RSA). Une période difficile de sa vie, dont elle est sortie par la reconversion, en autodidacte, sur les autres métiers de la production audiovisuelle.

Une grande partie de mes collègues ont un handicap invisible mais surtout des compétences. »

Il y a sept ans, elle est recrutée par une entreprise adaptée du secteur : Séquences Clés Productions. Finie la précarité, elle aura un vrai salaire, fixe, un environnement protecteur, et renouera avec le milieu de l’audiovisuel. Elle est aujourd’hui directrice artistique et réalisatrice. Sa rémunération est confortable, conforme à la convention collective de la branche.

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Charlotte Bourrelly-Belhomme se déplace désormais toujours en béquilles ou en fauteuil roulant, subit une fatigue chronique et des douleurs neuropathiques. « Ici, une grande partie de mes collègues ont un handicap, le plus souvent invisible, mais surtout des compétences. Le regard est bienveillant et positif. »

Il est possible d’avoir un handicap et un métier à forte valeur ajoutée »

« La production audiovisuelle est un domaine très concurrentiel et emploie très peu de personnes en situation de handicap. Il peut aussi parfois être sexiste. Peu de femmes sont réalisatrices. Alors des femmes handis, je ne sais pas si nous sommes une poignée ! » Et pourtant, lorsqu’elle se déplace sur des tournages, c’est bien elle qui dirige les opérations avec ses équipes. Chez Séquences Clés Productions, les femmes représentent 60 % des effectifs.

« Il est possible d’avoir un handicap et un métier à fortes responsabilité et valeur ajoutée », clame celle qui plaide pour que l’on continue de faire entrer le handicap dans des milieux prétendument inaccessibles.

Charlotte Bourrelly-Belhomme est candidate ce 8 mars aux trophées Femmes en EA & en Ésat, organisés par Réseau H.

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